Publié le 28/09/2012 à 14h20 /

La filière équine sélectionne ses étalons lourds

// Les professionnels ont retenu les animaux éligibles à  la prime d'approbation.

Le concours d'approbation des étalons lourds du Pays basque s'est déroulé le samedi 22 septembre sur le carreau de Hélette. L'occasion de réunir près de 90 bêtes sous l'égide d'Aquitrait et de l'association des éleveurs du Pays basque.
On sait que notre département se pose en poulinière majeure de l'hexagone avec ses 1 200 juments et ses 280 éleveurs. L'affluence du jour était là  pour attester de la vitalité de la filière. Mais le désengagement progressif de l'État et le rapprochement des haras nationaux avec le cheval de sport l'ont quelque peu marginalisée, rendant encore plus ardue la vie des quelques passionnés qui continuent d'élever du cheval lourd dans les trois races ici présentes, Comtois, Ardennais et Bretons. Prime d'approbation
En ce jour de sélection, le président d'Aquitrait, M. Couloumat et celui du Pays basque, Robert Lafargue, occupaient la fonction de jury et statuaient sur la conformité des sujets présentés. En vue, cette prime dite d'approbation, établie à  250 euros par étalon justifiant de cinq saillies plus 35 euros par jument supplémentaire honorée. Et quid des primes aux races menacées ? Réponse de Robert Lafargue : « Elles existent toujours (500 euros par màle et 300 euros par jument) mais, pour en bénéficier, il faut être cotisant MSA à  titre principal, c'est-à -dire agriculteur, ce qui est loin d'être le cas de tous les éleveurs ». De fait, cette situation fait de l'élevage équin un cas à  part dans la filière agricole.
Pour ce qui est de la valeur marchande des étalons, ces difficultés évoquées n'ont pas impacté la valeur marchande des bêtes puisqu'un animal jeune se négocie dans le berceau de race de 4.000 à  6.000 euros et que la plupart des étalons en activité dans nos campagnes ne se commercialisent pas à  moins de 2.000. Comme en Béarn, l'élevage est essentiellement destiné à  la production bouchère. Les poulains du printemps, sont vendus en novembre, pesant 300 kg et plus, et négociés à  1,40 euro le kilo vif environ. Ils vont rejoindre les régions d'embouche espagnoles qu'ils quitteront à  terme pour le marché italien sous forme de viande rose (animaux jeunes). Or, il existe un marché en France, obligé d'en importer de pays tiers, mais pour la viande rouge (animaux adultes). Animal de rente ou de compagnie ?
Une possibilité de développement évidente serait de faire cesser le paradoxe actuel de cette exportation de viande rose équine alors que dans le même temps on importe de la viande rouge. Il y aurait matière à  élever sur place nos propres poulains.
D'autre part, un autre danger a été évité voici deux ans car, en 2010, un groupe de députés a tenté de faire passer le cheval comme « animal de compagnie ». Alors qu'il est considéré comme « animal de rente » en raison de sa production bouchère. Selon France Trait, ce changement de statut aurait pu avoir des conséquences juridiques considérables susceptibles de bouleverser une filière déjà  assez mal en point. Y compris pour la fiscalité car un « animal de rente » est considéré comme un produit agricole (TVA 5,5 %) alors qu'un « animal de compagnie » justifie d'une TVA à  19,6 %. Un statut qui aurait encore plus marginalisé la filière équine lourde. Michel Bengoechea

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