L’Observatoire national du suicide, créé en 2013, identifiait, dans son premier rapport rendu en décembre 2014, les agriculteurs comme une population particulièrement touchée par le suicide. Son deuxième rapport, remis à Marisol Touraine le 2 février, présente le bilan du plan national d’action contre le suicide 2011-2014 de la MSA. Recevant le rapport, la ministre de la Santé a rappelé toute l’importance de «soutenir les secteurs d’activité en crise» pour lutter contre les suicides. «Je pense par exemple à l’agriculture», a-t-elle précisé dans son discours.

Le plan MSA monte en puissance

La ligne téléphonique Agri’écoute (lire ci-dessous) a reçu 1.118 appels depuis son lancement en octobre 2014, indique le rapport. Par ailleurs, la création de 31 cellules de prévention, qualifiée d’action «innovante» par l’Observatoire, a permis de «détecter, accompagner et orienter» 1.489 agriculteurs en difficulté depuis 2012, «avec une montée en charge importante du dispositif» (1.009 cas détectés en 2014, 838 en 2013 et 408 en 2012).

Le rapport souligne «l’efficacité d’un travail en réseau» qui s’appuie sur des «sentinelles» bénévoles (entourage, médecins, élus MSA…) réparties sur le territoire rural. Selon les indications des cellules de prévention, il apparaît que les exploitants agricoles sont plus sujets à se retrouver dans des «situations à risque» que les salariés agricoles. Les exploitants représentaient 74% des cas détectés en 2014.

Dans le but de «mieux connaître la réalité du suicide dans le monde agricole», l’Institut national de veille sanitaire (INVS) publiera «très prochainement» les statistiques relatives au suicide chez les agriculteurs pour les années 2010 et 2011. Il mènera également une étude plus spécifique, ciblée sur les salariés agricoles. De son côté, la MSA prépare actuellement son plan de prévention du suicide 2016-2020.