Publié le 12/07/2016 à 09h30 /

Avec le départ de Bernard Dupont, une ère se tourne à l'Inpaq

// Lors du conseil d’administration de l’Interprofession porcine d’Aquitaine (Inpaq), qui s’est déroulé le 8 juin dernier à Arzacq, le président Bernard Dupont a annoncé qu’il souhaitait passer la main. Bernard Dupont, qui conserve la présidence du Consortium du jambon de Bayonne, présente son successeur à l’Inpaq le Périgourdin Jean-François Renaud et commente l’actualité porcine régionale.

Lors de la dernière assemblée générale de l’Inpaq, Bernard Dupont, président «historique» de l’interprofession porcine d’Aquitaine, a annoncé qu’il passait la main.

Président «historique» de l’interprofession porcine d’Aquitaine, Bernard Dupont avait annoncé, suite à l’assemblée générale de l’Inpaq, son intention de passer la main. Confiée au Périgourdin Jean-François Renaud, sa succession intervient au moment où plusieurs événements d’importance marquent l’actualité porcine régionale.

Le 14 juin, Bruxelles a enregistré, dans sa liste européenne des IGP quatre dénominations françaises, donc le sel de Salies-de-Béarn. Que vous inspire cette nouvelle?
Bernard Dupont - Événement extrêmement rare, cette identification pour le sel de Salies est la troisième IGP qu’obtient notre filière. C’est donc pour nous une grande satisfaction mais c’est aussi un outil supplémentaire pour la valorisation des jambons et des carcasses de porcs élevés dans notre région. C’est aussi la reconnaissance de la spécificité de ce sel 100% naturel, très riche en oligo-éléments. Seul sel gemme d’Europe, il est exploité par des salines de taille artisanale que nous avons reprises et qui contribuent à l’enracinement de la production porcine dans son territoire.

En attendant deux autres IGP pour des produits élaborés, cette reconnaissance est l’aboutissement d’un important travail, de recherche, d’analyse, réalisé par notre secrétaire général Bertrand Ecomard et toute son équipe à qui je veux rendre ici hommage. Il leur aura fallu beaucoup de persévérance pour répondre aux attentes de l’INAO et d’une administration française très exigeante. Une persévérance qui a permis l’obtention de l’agrément au plan national.

Pour ce qui est de la reconnaissance au niveau européen, nous irons, courant septembre à Bruxelles ou à Strasbourg, pour la remise officielle de cette IGP.

Autre motif de satisfaction, vous avez confirmé la création du fonds régional de soutien à l’investissement porcin. Quand prendra-t-il effet?
B. D. - Là aussi, ce fut un dossier compliqué à mener à bien, surtout au plan juridique. Il fallait en effet imaginer un dispositif qui respecte la réglementation européenne sur le droit à la concurrence. D’où l’idée d’un fonds cogéré par la filière (avec la contribution des banques à hauteur de 51%) et par la Région (49%) pour un montant d’un million d’euros par an pendant 6 ans. Baptisé Inpaq Investissement, il est complémentaire du dispositif qui avait été créé il y a quelques années (Inpaq Développement) et qui a permis d’aider 360 projets.

Le président Alain Rousset viendra donc au début juillet à Salies-de-Béarn visiter les salines et procéder à la signature de notre accord. Il officialisera ainsi la création du nouveau fonds à un moment où l’on observe une reprise des cours et où l’on enregistre l’émergence de nouveaux projets (entre 60 et 70 actuellement) dans le périmètre de la Nouvelle Aquitaine.

Ce dispositif d’investissement viendra ainsi conforter la production, maillon faible mais pourtant indispensable de notre filière et des entreprises d’aval. Il donne donc des perspectives à l’ensemble des partenaires, tant pour le marché national qu’à l’export où le Bayonne tient tête au Serrano et aux concurrents italiens…

Vous avez souhaité quitter la présidence de l’Inpaq, mais vous restez à la tête du Consortium. Pourquoi un tel choix?
B. D. - Cela fait 36 ans que j’assurais la présidence de l’interprofession porcine aquitaine: je pense qu’il était temps que je passe la main! Mon successeur est Jean-François Renaud (lire notre encadré ci-dessous), éleveur de Dordogne qui, à l’heure de la nouvelle région, est géographiquement proche de Poitou-Charentes. Il est adhérent d’un groupement de Midi-Pyrénées (APO). Il siège dans bon nombre d‘instances dont l’INAO et il est très engagé dans les démarches qualité. Il a donc le parfait profil pour présider l’Inpaq.

Pour ce qui est du Consortium, il nous faut d’abord revisiter nos statuts afin de les adapter au nouveau paysage interprofessionnel régional. Des entreprises ont disparu, de nouvelles ont vu le jour… Il est nécessaire d’adapter notre interprofession à ces évolutions afin de permettre une répartition équitable des sièges entre les trois secteurs d’activité: un tiers pour la production, un tiers pour l’abattage-découpe et un tiers pour la salaison. Une fois ces statuts modifiés, il faudra qu’ils soient validés par l’INAO. Ensuite, il nous faudra mettre en place la nouvelle gouvernance représentative: chaque maillon étant d’égale importance et interdépendant des deux autres. Ceci devrait pouvoir être fait dans le courant de l’automne…

Au terme de cette présidence, vous avez le sentiment du devoir accompli?
B. D. - J’ai surtout l’impression que la production porcine a désormais un «bon socle» sur lequel d’autres, après moi, pourront s’appuyer pour faire en sorte que notre région demeure une référence en matière de qualité. Ceci n’aurait pas été possible sans l’appui, quelle que fut leur couleur politique, des conseils départemental et régional qui se sont succédés et ont accompagné ce développement. Un développement qui repose sur une charte de bon fonctionnement et d’équité entre les acteurs de la filière.

Enfin, je quitte la présidence rassuré que notre secrétaire général, Bertrand Ecomard, poursuivra encore quelques mois afin d’assurer un passage de témoin en douceur à son successeur Pierre-Yves Alifat. Celui-ci est originaire de Toulouse. Il a travaillé dans différentes instances professionnelles (Safer, Crédit agricole…) ainsi que dans la transformation agroalimentaire (poisson): il a le sens des équilibres financiers et des relations interprofessionnelles…

Propos recueillis par Guy Mimbielle

Jean-François Renaud, nouveau président de l’Inpac

Jean-François Renaud est le nouveau président de l’Inpaq. Il est éleveur de porcs à Trélissac, en Dordogne, et gérant de l’EURL de la Châtaigneraie.

Impliqué de longue date au sein de l’interprofession porcine d’Aquitaine et du Consortium du jambon de Bayonne, il avait notamment en charge la présidence de l’Association sanitaire porcine régionale (Arepsa) ainsi que de l’Association des produits porcs du Sud-Ouest (APPSO). Il siège par ailleurs dans différentes instances nationales, dont le comité national des indications géographiques protégées, labels rouges et spécialités traditionnelles garanties.

Il présidait également la coopérative Périgord porcs qui a fusionné en juin 2013 avec le groupement APO (Alliance Porc d’Oc) que préside Norbert Pradalier et qui fédère 180 producteurs en Midi-Pyrénées (Aveyron, Aude, Tarn).

Cette coopérative est le deuxième fournisseur de l’IGP Jambon de Bayonne (210.000 jambons par an). Elle est également engagée dans plusieurs autres filières et démarches: jambon de montagne, jambon Aveyron, IGP Lacaune (64 tonnes), saucisse de Morteau et Montbéliard porc de l’Aveyron, porc label rouge, porc frais du Sud-Ouest, CCP Saveur gourmande, porc bio…

 

 Connexion à l'espace Abonné

Nom d'utilisateur: et mot de passe requis
Mot de passe oublié ? ×