Chaque été, le conseil d’administration de France conseil élevage (FCEL) part à la découverte d’un département français. Cette année, la destination était les Landes. Ainsi, du 24 au 26 août dernier, une trentaine de responsables de l’élevage français a pu découvrir le patrimoine agricole landais et ses acteurs, à travers notamment plusieurs visites d’exploitation.

«Recevoir cette délégation sur notre territoire est une première», souligne avec enthousiasme Éric Hertaux, responsable de la filière animale et environnement à la chambre d’agriculture des Landes. Ainsi, l’équipe Landes conseil élevage avait préparé un programme riche et varié, mêlant tradition et cultures.

Expertise de terrain

Dominique Davy est éleveur de vaches de race Limousine en Maine-et-Loire et président de France conseil élevage depuis sept ans. Cette organisation fédère les entreprises Conseil élevage (ECEL) et Bovins croissance (OBC). Son activité est donc au service de trois filières: les bovins lait, les caprins et bovins allaitants.

À travers le conseil technique, «les experts terrain ont pour vocation de tirer vers le haut l’activité des éleveurs à partir des performances enregistrées sur les exploitations», souligne le président Davy. Cette expertise s’avère donc essentielle. «Dans ce contexte de profonde morosité, France conseil élevage se doit d’apporter le meilleur conseil afin de fournir à l’éleveur des marges de manœuvre économique. Cela passe donc par des solutions techniques que les éleveurs peuvent ensuite développer dans leurs élevages».

Découverte des élevages landais

Les visites organisées avaient pour vocation de faire découvrir des élevages typiques du département des Landes. Dès le mercredi, la délégation a visité une exploitation de volailles située au cœur de la forêt landaise, du côté de Campagne, chez Bernard Tauzia, éleveur et président de l’association Volailles fermières des Landes.

Le jeudi matin, les administrateurs se sont rendus à Samadet chez Jean-Michel et Sylvie Hontang, un couple d’éleveurs à la tête de l’EARL des Collines, une exploitation laitière. Les deux associés conduisent une exploitation d’une surface de 118 hectares partagée entre du maïs grain, du maïs ensilage, des prairies, de céréales et d’un peu plus d’un hectare de vignes. Les exploitants ont un atelier de bovins lait avec 70 vaches et des génisses pour le renouvellement.

Depuis 2013, la traite est réalisée grâce à un robot. «Le temps dégagé grâce à cet outil nous permet de nous consacrer à d’autres choses. C’est une aide précieuse», explique l’éleveur. Jean-Michel et Sylvie Hontang sont également adhérents au service de conseil. «Si personne n’est épargné par la crise, le conseil reste une source d’amélioration dans la conduite de notre élevage. Le programme Optilait nous permet d’améliorer des aspects techniques».

En effet, l’exploitation agricole de Jean-Michel et Sylvie Hontang ne fait pas exception à la conjoncture actuelle. Sylvie, installée la dernière sur l’exploitation, travaille aussi à l’extérieur huit mois de l’année. «Aujourd’hui, c’est très dur pour tout le monde. Mais bon, on va tout faire pour passer le cap», ajoute l’éleveur.

Contrôle et suivi des performances

Du côté de Fargues, c’est un beau troupeau de 45 mères de race Blonde d’Aquitaine que la délégation a découvert. Depuis 1973, le cheptel de Gilles Ducom est inscrit à Bovins croissance et à l’organisme de sélection Blonde d’Aquitaine. «Le contrôle de performance est un outil essentiel, précise l’éleveur landais. Il est très utile dans le suivi génétique de mon cheptel, notamment pour connaître le potentiel laitier des mères».

Les responsables nationaux ont également pu faire le tour de l’exploitation. Ainsi, dans un recoin de la stabulation, ils ont pu apercevoir Guerrier, le solide taureau, vice champion des mâles de plus de quatre ans récompensé lors du salon international de l’agriculture de Paris.

Entre la visite d’un chai d’Armagnac à Hontanx et la découverte d’une ganadéria à Buros, les administrateurs ont été séduits par ce court séjour organisé dans le département. «Cette visite dans les Landes nous a donné une bonne idée du vaste patrimoine agricole», souligne le président de FCEL. Mais ces visites ont avant tout donné lieu à des échanges bénéfiques et constructifs entre agriculteurs. «Et dans ce contexte, cela fait du bien de pouvoir communiquer avec d’autres éleveurs».

Baptiste Ducasse