Publié le 17/02/2017 à 08h21 /

Valse à trois temps pour les négociations de prix dans la filière laitière

// Négociation du prix pour les mois à venir, négociations annuelles entre industriels et distributeurs, négociation pour un contrat-cadre entre organisation de producteurs et industriels : l’ambiance est tendue au sein de la filière laitière.

En parallèle aux négociations sur le prix du lait, entrent en jeu les négociations commerciales entre industriels et distributeurs qui doivent se clôturer fin février, pour le Salon de l’agriculture de Paris. Des négociations qui sont très tendues.

Les négociations vont bon train dans la filière laitière. Tout d’abord, celles sur le prix du lait pour les trois mois à venir. Sur les réseaux sociaux comme Facebook, les prix négociés circulent, surtout dans une période où le prix du lait est en hausse sur le marché. Si Lactalis a affiché un prix pour janvier autour de 300 €/1.000 l, il tourne autour de 310 €/ 1.000 l aujourd’hui, semble-t-il. De son côté, Sodiaal, avec son prix A et B, est fortement critiqué par plusieurs représentants d’organisations de producteurs.
En parallèle de ces négociations sur le prix, entrent en jeu les négociations commerciales entre industriels et distributeurs qui doivent se clôturer fin février, pour le salon de l’agriculture de Paris. Selon un professionnel de la filière, les hausses négociées par les industriels tourneraient «autour de 3 à 4% pour les produits frais, 12 à 13% pour le beurre et 4 à 6% pour le lait». Mais surtout, selon lui, «les enseignes de distribution font un traitement différencié entre entreprises. Elles favoriseraient les PME et les coopératives ou des privés qui joueraient le jeu des producteurs», comme Danone.
Mobilisation syndicale
Danone venait effectivement d’annoncer, le 31 janvier, la signature d’un accord-cadre avec l’ensemble de ses OP, comprenant l’intégration des coûts de production. Une demande de longue date de la part des producteurs. Dans la réalité, il semble qu’une OP Danone dans le Sud-Ouest n’ait pas encore validé entièrement l’accord, selon certaines sources. Gilles Durlin, président de l’OP Danone Bailleul, explique que cet accord n’est en réalité pas si novateur. Il reste «un minimum syndical» d’après lui. Pour lui, les distributeurs ne sont pas prêts, comme l’an passé, à payer un prix producteur de 340 €/1.000 l aux industriels car ces derniers n’ont pas répercuté cette somme aux producteurs en 2016.
En parallèle de ces négociations, les FDSEA de l’Ouest manifestent chez certains distributeurs concernant des promotions excessives sur les produits laitiers. De quoi mettre la pression dans les négociations tarifaires. Et la Fédération nationale de l’industrie laitière (FNIL) communique de son côté sur le fait que «les négociations commerciales se passent mal» le 7 février, au nom de la défense des producteurs.
Nouveaux indicateurs et accords-cadres
Pour finir, se joue également une partie entre producteurs et industriels au sujet de l’évolution de la contractualisation. Selon un communiqué de FranceAgriMer du 31 janvier dernier, un projet de décret est en préparation suite au vote de la loi Sapin II. En cause : «l’obligation de prendre en compte de nouveaux indicateurs dans la clause relative aux modalités de détermination du prix, l’obligation pour les acheteurs de négocier des accords-cadres lorsque les OP ou les associations d’OP sont mandatées par leurs membres ou des contrats dont la durée minimale est portée à sept ans pour les nouveaux producteurs de lait». Le décret est toujours en projet, même s’il «a été accueilli favorablement par le conseil», selon FranceAgriMer.

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