Publié le 08/01/2018 à 10h39 /

Les parcs régionaux ont fêté leurs 50 ans

// Des landes de Gascogne aux volcans d’Auvergne, en passant par les ballons des Vosges, la Corse ou la Guyane, les parcs naturels régionaux émaillent l’Hexagone et fêtent leur demi-siècle d’existence.

Les 51 parcs naturels régionaux français (49 métropolitains et 2 ultramarins) se répartissent sur 8,7 millions d’hectares et ont 37% de zones boisées.

Le 1er mars 1967, le général de Gaulle signe le décret instituant le concept de parc naturel régional imaginé par la Datar. Un parc naturel régional est un territoire rural habité et accessible. Il est reconnu pour sa forte valeur patrimoniale et paysagère, mais aussi pour sa fragilité. Il a pour vocation de protéger et valoriser le patrimoine naturel, culturel et humain de son territoire en mettant en œuvre une politique innovante d’aménagement et de développement économique, sociale et paysagère respectueuse de l’environnement.

Ces parcs sont gérés par un syndicat mixte regroupant toutes les collectivités qui ont approuvé la charte du parc. Il ne faut pas confondre parc naturel régional et parc national. Un parc national est un établissement public, lancé et créé par l’État et doté d’un pouvoir réglementaire. Son cœur de parc est protégé et non habité, on ne peut s’y rendre que sous condition d’en respecter le règlement. La France compte sur son territoire dix parcs nationaux, sept en métropole et trois outre-mer.

Protéger, aménager et développer

Le parc naturel régional est, quant à lui, porté par les collectivités locales. À l’initiative des régions, donc, dans le cadre de leur compétence en matière d’aménagement du territoire, un parc naturel régional a pour objet de protéger les paysages et le patrimoine naturel et culturel, notamment par une gestion adaptée. Il doit aussi contribuer à l’aménagement du territoire, au développement économique et social, culturel et à la qualité de la vie, mais aussi d’assurer l’accueil, l’éducation et l’information du public et réaliser des actions expérimentales ou exemplaires dans les domaines cités ci-dessus et de contribuer à des programmes de recherche.

Le premier a vu le jour en 1968, à Saint-Amand-Raisme, aujourd’hui Scarpe-Escaut. Le second parc créé est celui d’Armorique, en 1969. La mise en place de la Fédération des parcs naturels régionaux de France date quant à elle de 1971. En 1975, les régions nouvellement créées ont désormais l’initiative de proposition et de délibération pour la création d’un parc. C’est en 1985 que naît le premier parc francilien, celui de la Haute vallée de Chevreuse. En 1993, la loi paysage donne une portée juridique aux chartes de parcs. Ces derniers sont classés par décret et non plus par arrêté. La naissance du dernier concerne les Baronnies provençales et s’effectue en 2015.

Une vingtaine de projets

En Nouvelle-Aquitaine, le parc régional des Landes de Gascogne a été créé en 1970. D’une surface de 336.052 hectares, il abrite 51 communes, dont 27 en Gironde et 24 dans les Landes. «Aujourd’hui, nous sommes 51 parcs et une vingtaine de projets est à l’étude. Appuyés sur notre ingénierie territoriale en matière de biodiversité, d’architecture ou de culture, nous prônons inlassablement un développement équilibré des territoires ruraux basé sur le respect de leur patrimoine naturel et culturel», affirme Michaël Weber, président de la Fédération des parcs naturels régionaux de France.

Les 51 parcs naturels régionaux (49 métropolitains et 2 ultramarins) se répartissent sur 8,7 millions d’hectares et ont 37% de zones boisées. Ils représentent plus de 4.300 communes, 4 millions d’habitants et 15% du territoire français. Répartis sur 15 régions, ils sont animés par 6.000 élus et plus de 2.200 agents.

Au sein de ces parcs, on a répertorié 58.000 exploitations agricoles et 94% des communes des parcs sont sur le territoire d’une AOP ou AOC. Ils totalisent 300.000 entreprises, représentant 7% du tissu économique français et 2 millions de lits touristiques. Ils concernent 50% des surfaces des réserves naturelles nationales, 9 des 14 réserves mondiales de biosphère, un tiers des sites Ramsar français (conservation des zones humides de niveau international).

À géométrie vairable

Toutefois, il existe des situations institutionnelles contrastées. Par exemple, le parc de Camargue comprend 3 communes, 1 département (Bouches-du-Rhône) et 1 région (Provence-Alpes-Côte d’Azur) et que celui des Ballons des Vosges regroupe 187 communes, 4 départements (Haut-Rhin, Vosges, Haute-Saône, Territoire de Belfort) et 2 régions (Grand Est et Bourgogne Franche-Comté). Le plus grand est celui de la Guyane avec 659.500 hectares et en métropole, les Volcans d’Auvergne, avec 388.957 hectares. Le plus petit est Scarpe Escaut avec 48.500 hectares.

Le plus habité est les Ballons des Vosges, avec près de 238.000 habitants et le moins peuplé est le Queyras (3.000 habitants). Ce dernier est aussi le plus haut, avec une altitude moyenne des villages de 1.650 mètres. Le plus arboré est celui du Haut-Jura avec 70% de sa surface boisée. Quant à la plus grande réserve de France, elle se trouve dans le Parc du Vercors avec la réserve des Hauts-Plateaux sur 17.000 hectares. Il existe aujourd’hui une vingtaine de projets de parcs, dont une dizaine validée par des régions.

Valérie Godement

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