Publié le 10/10/2018 à 10h40 /

Sécheresse : les éleveurs désemparés commencent à décapitaliser

// Exonération de la TFNB, allègement des charges sociales, stockage de l’eau… Lors du sommet de l’élevage, la FNSEA a interpellé le ministre de l’Agriculture et lui a demandé des solutions concrètes pour accompagner les agriculteurs victimes de la sécheresse.

Une grande partie de la France est en pénurie d’eau et la faible pluviométrie de septembre n’a pas amélioré la situation.

«Aujourd’hui, j’ai entendu de nombreux éleveurs parler de la sécheresse», raconte Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA, le 3 octobre à l’occasion d’une conférence de presse organisée à l’occasion du Sommet de l’élevage, qui s’est tenu du 3 au 5 octobre à Clermont-Ferrand (En savoir plus >>>). Depuis début juillet, une grande partie de la France est en pénurie d’eau et la faible pluviométrie de septembre n’a pas amélioré la situation.

Ce phénomène inédit met à mal les productions françaises et notamment l’élevage qui peine à s’approvisionner en fourrage. Leurs faibles disponibilités et la spéculation que cela entraîne, pousse les éleveurs «à utiliser les stocks hivernaux», explique Michel Joux, président de la FRSEA Auvergne Rhône-Alpes. La pousse de l’herbe est, de plus, actuellement inférieure de 15% à la pousse moyenne observée à cette époque, et l’arrivée du froid va empêcher la repousse.

«9 mois d’hiver, on ne sait pas faire»

«Nous allons faire face à 9 mois d’hiver et nous ne savons pas faire», s’alarme Patrick Bénézit secrétaire général adjoint de la FNSEA. En réaction à ce manque de disponibilité de nourriture, on assiste à une décapitalisation des cheptels. «On commence déjà à voir des éleveurs qui vendent leurs animaux en raison du manque de nourriture», s’inquiète Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. Si la décapitalisation des cheptels s’intensifie elle mettra la pression sur le marché de la viande et aura une influence négative sur les cours. «Nous ne pourrons pas survivre sans aide publique», prévient Patrick Bénézit.

La FNSEA, qui «met la pression au ministère» depuis le début de la sécheresse en juillet, demande notamment un allègement des charges sociales, la mise en place simplifiée d’une exonération sur le foncier non bâti et l’adaptation du fonds de calamité à cette sécheresse automnale. Christiane Lambert insiste également sur la nécessité de stocker de l’eau, «en France nous stockons seulement 2,7% de l’eau de pluie quand l’Espagne en stocke plus de 20% nous sommes en retard et nous avons besoin d’engagement en ce sens», affirme la présidente de la FNSEA. «Pour le moment le ministre de l’Agriculture se dit à l’écoute, mais il ne donne pas de réponse. Cette absence de réponse est vraiment inquiétante», s’insurge Jérôme Despey.

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