Publié le 12/10/2018 à 15h48 /

Récolte de maïs : des quintaux, malgré les aléas climatiques

// Au terme d’une campagne climatique perturbée, passant d’un extrême à l’autre, l’AGPM table sur un rendement moyen national de près de 93 q/ha : selon le président Daniel Peyraube, «le maïs reste donc dans la course» mais a besoin «d’outils» pour s’adapter aux évolutions climatiques et sociétales.

Le rendement moyen national avoisinera les 93 quintaux en maïs grain.

Lors de son dernier conseil d’administration, l’AGPM a dressé un premier bilan de la récolte du maïs qui a débuté depuis quelques semaines. Une collecte qui intervient au terme d’une «campagne climatique difficile», rappelle l’association. C’est pourquoi, il faut s’attendre à une baisse de rendement : dans sa dernière note de conjoncture, le ministère de l’agriculture table provisoirement sur un recul de 13,3% par rapport à 2017, à 87,7 q/ha (en comptant le maïs semence). Cette baisse est surtout marquée en Ile-de-France et dans l’Est.

De son côté, l’institut technique Arvalis évalue le rendement moyen en maïs grain (consommation) à près de 93 q/ha. Un résultat somme toute satisfaisant compte tenu des conditions climatiques de cette campagne. Les inondations dévastatrices du printemps ont en effet été suivies de la canicule et de la sécheresse estivales. Dans un tel contexte, ce bilan prouve que «cette année encore, le maïs aura été une ressource salutaire pour nos élevages, quand les prairies ne pouvaient être au rendez-vous en période de sécheresse», estime l’AGPM. Plus de 50.000 hectares de maïs grain auraient en effet été récoltés en fourrage dans l’Est et en Pays-de-Loire. L’irrigation démontre, une nouvelle fois, tout son intérêt pour les territoires.

Rôle pivot de l’irrigation

Mais pour jouer pleinement son rôle, le maïs doit pouvoir s’adapter au changement climatique «grâce à quelques leviers impératifs à mettre en œuvre», insiste l’organisation professionnelle. Devant l’évidence de ce changement climatique, qui s’impose à tous les secteurs d’activité, «il est urgent d’initier une ambitieuse politique de stockage de l’eau», assure l’AGPM. L’année 2018 est particulièrement illustrative du phénomène : les précipitations ne manquent pas en France mais leur répartition dans le calendrier annuel pose régulièrement problème. Pour l’AGPM, les Assises de l’eau sont «une opportunité à saisir» pour avancer concrètement sur ce sujet.

Le conseil d’administration a aussi évoqué la question de la protection des agriculteurs face à l’émergence des aléas, aussi bien climatiques qu’économiques. «Tous les producteurs doivent pouvoir disposer d’assurances accessibles et répondant à leurs besoins, ainsi que d’une épargne de précaution efficace.» L’AGPM porte à ce titre des propositions dans le cadre du projet de loi de finance et dans la future PAC. Autre «levier» d’importance : l’innovation. Le maïs a beaucoup d’atouts dans ce domaine et la recherche est en marche. C’est ce qu’a démontré Arvalis, venu présenter aux administrateurs le champ des recherches en matière de biocontrôle, robotique, écologie chimique, sélection variétale… Selon l’AGPM, cet ensemble d’outils assurera la protection des maïs de demain.

Au final, «2018 montre que le maïs reste dans la course», assure le président Daniel Peyraube. Certes, «c’est une course d’obstacles, mais ces obstacles nous avons tout pour les franchir», estime le responsable national, qui cite notamment l’innovation ainsi que les débouchés de cette culture. Daniel Peyraube en veut pour preuve la croissance des importations européennes de maïs et la multiplication des enjeux sociétaux (changement climatique, biomasse, moindre recours à la chimie…). Face à tous ces enjeux, «le maïs a des réponses et ne demande qu’à les mettre en place…».

 

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