Publié le 20/05/2019 à 09h00 /

Un scénario de reprise se dessine pour l’abattoir de Hagetmau

// Une dizaine de bouchers abatteurs et de représentants d’utilisateurs viennent de constituer une association, présidée par Michel Labarthe, afin de porter des propositions en vue de pérenniser le site d’abattage de la cité landaise. Leur projet devrait être présenté fin juin.

Boucher abatteur installé à Hagetmau, Michel Labarthe assure la présidence de l’association d’utilisateurs de l’abattoir local qui vient de se former. «Cette démarche est primordiale pour notre activité mais aussi pour maintenir les emplois».

Depuis l’annonce, au mois de février, par la mairie de Hagetmau de sa volonté de cesser l’exploitation de son abattoir municipal, une nouvelle dynamique est en train de voir le jour autour de ce dossier. Les débats ont pris une nouvelle tournure fin avril, avec la constitution d’une association par des abatteurs locaux et des représentants d’utilisateurs. Michel Labarthe, artisan boucher installé sur la commune en assure la présidence. «L’idée est de pouvoir faire des propositions en vue d’un projet de reprise avant la fin juin», dévoile-t-il.

Le point fin juin

Baptisée «Abattoir Hagetmau demain», cette association réunit pour l’heure une petite dizaine de membres*. La structure reçoit un appui administratif de la chambre d’agriculture. Cette dernière a interpellé très tôt les pouvoirs publics sur ce dossier et a favorisé les discussions entre les différentes parties prenantes. «Il ne reste plus que deux abattoirs dans le département. Celui de Hagetmau est le seul outil multi-espèces géré sous une forme publique, rappelle Jean-Michel Anaclet, élu qui suit le sujet. C’est un outil de proximité qui répond à un besoin réel. C’est pourquoi, sa reprise est souhaitable et même nécessaire».

Pour les accompagner dans leur démarche, les membres de la nouvelle association ont sollicité l’accompagnement de Daniel Lasaygues, consultant du CERFrance, spécialisé dans l’aval agricole et les démarches collectives. Celui-ci est rompu à ce type de projet, ayant suivi les dossiers des abattoirs de Saint-Girons (09) et de Condom (32) notamment. «Ici, l’objectif est d’abord d’assurer une continuité puis de jeter les bases d’un nouveau fonctionnement», explique-t-il.

Ces derniers jours, deux réunions ont déjà été organisées par le groupe. «Chacun d’entre nous s’est engagé à maintenir les volumes qu’il a annoncés, indique Michel Labarthe. Au total, cela représente entre2.000 et2.500 tonnes de viande annuellement toutes espèces confondues… On a besoin de mettre en place un projet qui corresponde à ce niveau d’activité. Notre ambition est de proposer un abattoir de qualité au service du territoire… On ne part pas de zéro. C’est déjà un outil performant qui a fait l’objet récemment d’investissements importants».

Au milieu du gué

Deux autres réunions sont d’ores et déjà programmées les 21mai et 4juin. Le groupe prévoit également de rencontrer les salariés. «Le bon fonctionnement d’un abattoir est basé sur ses équipements bien sûr mais aussi sur son personnel, qui a besoin d’être impliqué dans le projet, et sur son organisation. On travaille donc sur ces différents axes, indique Daniel Lasaygues. Ce n’est pas en quatre réunions que l’on échafaudera tout… Les propositions que nous allons faire amèneront sans doute d’autres débats, notamment en ce qui concerne l’engagement et le rôle des collectivités».

Cette initiative a d’ores et déjà le mérite d’ouvrir la voie à un nouvel avenir pour le site. Fin juin, l’ensemble des acteurs concernés sera de nouveau réuni pour un comité de pilotage. Cette étape sera sans doute cruciale. «Les ingrédients sont là pour avancer, constate Jean-Michel Anaclet. On est encore au milieu du gué. Mais si fin juin, on voit que le projet est réalisable, il sera important de lui laisser le temps de se concrétiser». De son côté, Michel Labarthe se veut positif. «Dans la mesure où tout le monde joue le jeu et respecte ce qu’il a dit, il y a de quoi être confiant».

F. Brèthes

* Jacques Bignalet occupe la fonction de secrétaire, Florent Dubaquier (représentant l’entreprise Pyragena) celle de trésorier. Parmi les membres figurent Cédric Mirande (boucher abatteur), Mathieu Mazot (gérant de l’entreprise VTC), la Ferme des vallons, la structure Les Cochons de Léon, ainsi que les représentants de l’association Bœuf de Chalosse et d’AB40 (Association bovine des Landes).

 

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