Publié le 27/05/2019 à 08h33 /

Protéagineux et soja : le couplé gagnant en Nouvelle-Aquitaine

// En 2017, la région Nouvelle-Aquitaine se positionne au second rang derrière l’Occitanie pour sa surface globale en protéagineux et soja. Les aides couplées expliquent en partie ce regain d’intérêt. Bien qu’il soit compliqué de chiffrer l’effet de la mise en place des SIE (surfaces d’intérêt écologique) dans la hausse des surfaces en protéagineux et soja, et de l’obligation de la diversité des assolements, leur incidence a été indéniable.

Les mesures d’éco-conditionnalité, la mise en place des surfaces d’intérêt écologique (SIE), et les besoins en protéines végétales tracées et certifiées non OGM ont donné un coup de fouet à la production nationale de protéagineux et de soja.

Après deux années de baisse en 2011 et 2012, les surfaces en protéagineux et soja ont très fortement progressé à partir de 2013, malgré des aides couplées beaucoup plus faibles. Outre des éléments de conjoncture (cours incitatifs, coûts des engrais toujours élevés), des décisions de politiques publiques, européennes et nationales, ont favorisé la relance de la production de matières protéiques végétales.

Les protéagineux et le soja ont suscité un réel intérêt pour les exploitants ces dernières années, car ils leur permettaient, à un moment où les cours étaient plus intéressants, de respecter les deux obligations environnementales qui conditionnent l’aide «paiement vert, tout en ayant une production commercialisable.

Années 2000, le creux de la vague

Historiquement, les protéagineux ainsi que le soja se sont réellement développés en Nouvelle-Aquitaine au cours des années quatre-vingt. Les surfaces en protéagineux ont alors progressé jusque dans les années quatre-vingt-dix puis ont eu tendance à reculer jusqu’en 2008. Entre 1988 et 2008, leurs surfaces ont chuté de 61% dans la région.

Mais en 2017, avec 71.900 ha de protéagineux et soja, la Nouvelle-Aquitaine se positionne au second rang des régions françaises productrices derrière l’Occitanie. Elle pèse ainsi pour 16% de la sole française, et même 21% pour le soja et 51% pour le lupin doux.

En 2017, le quart des surfaces régionales emblavées en protéagineux et soja sont localisées en Lot-et-Garonne. Cumulées avec les surfaces des quatre anciens départements de Poitou-Charentes, les surfaces atteignent les trois quarts du total régional.

Entre 1989 et 2013, le poids de ces cinq départements dans la surface régionale était même supérieur, oscillant entre 81% et 89% de la sole régionale. Depuis 2013, de nouveaux départements, notamment les départements de l’ex-région Aquitaine ont vu leurs surfaces progresser rapidement.

Protéagineux au Nord, soja au Sud

La culture du soja est localisée avant tout dans le sud de la région, dans les Landes, le Lot-et-Garonne et les Pyrénées-Atlantiques. En 2017, ces trois départements représentent 81% des surfaces régionales de soja. Le Lot-et-Garonne, à lui seul, pèse pour la moitié des surfaces.

La production des protéagineux, lupin doux, fève et féverole et pois protéagineux est quant à elle majoritairement située dans l’ex-région Poitou-Charentes. Les quatre départements représentent, en 2017, 84% des surfaces dont 33% pour la seule Charente-Maritime.

Au sein même des protéagineux, il existe des spécificités fortes. Les pois protéagineux sont cultivés dans leur quasi-totalité (95%) dans le nord de la région. Les départements des Deux-Sèvres et de la Charente-Maritime concentrent 73% de la sole régionale 2017. Le lupin doux est, quant à lui, cultivé en Deux-Sèvres et dans la Vienne (88% des surfaces régionales). Enfin, la production de fève et féverole est plus diffuse. Le Lot-et-Garonne pèse pour 23% des surfaces régionales.

Des cultures dédiées à l’alimentation

Les protéagineux et le soja, dédiés avant tout à l’alimentation du bétail, sont pourtant en grande majorité produits dans les zones de grandes cultures. Les exploitations concernées sont le plus souvent spécialisées en production de COP (céréales/oléagineux/protéagineux). En 2010, dans dix départements sur douze de la région, l’orientation technico-économique majoritaire des exploitations cultivant des protéagineux et/ou du soja est la production de céréales et d’oléo-protéagineux. En 2010, 62% des surfaces en protéagineux et soja étaient cultivés par des exploitations céréalières, 19% par des exploitations de polyculture ou de polyculture/élevage.

La consommation de matières riches en protéines en alimentation animale ne cesse de croître depuis les années 1970, ce qui en fait le principal débouché des protéagineux et du soja. Mais l’exportation, notamment pour la filière française certifiée non OGM, et l’utilisation en alimentation humaine se développent.

Le bilan français (et européen) entre production et consommation des matières riches en protéines est largement déficitaire, ce qui impose le recours massif aux importations, de tourteaux de soja notamment.

Source Agreste Nouvelle-Aquitaine

Des cultures plébiscitées en bio

Le programme Ambition bio lancé en fin d’année 2013, avec comme objectif de doubler la part des surfaces en bio d’ici fin 2017, a été favorable au développement des surfaces en protéagineux et soja en Nouvelle-Aquitaine.
En 2017, le bio représente 13,6% des surfaces en protéagineux et 17,4% de celles en soja, contre seulement 4,0% des céréales et 2,6% des oléagineux hors soja.
Pour répondre aux enjeux du plan Ambition Bio d’avoir des élevages avec une alimentation 100% bio et porté par la demande de soja non OGM pour l’alimentation humaine, les surfaces en protéagineux bio ont quasiment été multipliées par trois entre 2013 et 2017. Le soja bio a, à l’inverse, moins progressé que celui produit en agriculture conventionnelle.

Définitions des cultures

Le pois protéagineux, les fèves et féveroles et le lupin sont des plantes classées comme protéagineux et cultivées pour leur richesse en protéines, puisque leur composition moyenne en comprend plus de 20%. Le soja, classé parmi les oléagineux car utilisé pour la production d’huile, est également une graine très riche en protéines végétales, a été intégré dans cette étude. Ses surfaces sont en nette progression ces dernières années en Nouvelle-Aquitaine.
Classés parmi les légumes secs, les protéagineux (pois protéagineux, fèves et féveroles ainsi que le lupin) n’ont été identifiés en tant que tels qu’à partir du recensement de 1988.

 

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