Publié le 11/01/2013 à 10h00 /
Des bàtiments à énergie positive, objectif de l'IFIP, l'Itavi et l'Institut de l'élevage
// Voilà un an que l'IFIP (Institut technique du porc), l'Itavi (Institut technique de l'aviculture) et l'Institut de l'élevage (Institut technique des ruminants) en partenariat avec certaines chambres d'agriculture (1) travaillent en commun sur un projet de recherche, visant à transposer le concept de bàtiment basse consommation (BBC) dans le monde de l'élevage.
Le Grenelle de l'environnement qui demande au secteur agricole de réduire l'impact environnemental des exploitations et l'augmentation du prix de l'énergie, plaident en faveur de la mise en place de moyens pour diminuer sa dépendance en énergies directes. Or, les bàtiments d'élevage représentent une part non négligeable de cette consommation énergétique. Ainsi tout un programme de recherche a été engagé sur une période de trois ans», présente Michel Marcon de l'IFIP et responsable de l'action.
L'idée est donc d'obtenir un bàtiment d'élevage à énergie positive (BEBC +), c'est-à -dire qu'il produit plus d'énergie qu'il n'en consomme. «Ce concept se conçoit en deux temps. Il nécessite à la fois de réaliser un bàtiment à basse consommation d'énergie (BEBC) et de compenser les consommations restantes par la production d'énergies renouvelables (panneaux photovoltaiques, chaudières à biomasse)», poursuit Michel Marcon. Un bàtiment d'élevage à basse consommation d'énergie (BEBC) doit, à travers sa structure, son organisation et ses équipements, réduire les consommations d'énergie tout en respectant un seuil maximal de consommation (voir tableau ci-dessous).
Qu'est ce qu'un BEBC?
Ce projet se décline en trois objectifs. Le premier consiste à créer un guide pour la réalisation de bàtiments d'élevage à basse consommation d'énergie. Ce guide présentera un éventail de solutions. Il sera rédigé d'ici 2013. Le second représente le recensement des technologies économes en énergie, des techniques de production d'énergies renouvelables et de récupération de chaleur. Et le troisième consiste à élaborer un concept de bàtiments d'élevage à énergie positive et à analyser l'intérêt technico-économique (ou surcoûts) de sa mise en place selon des scénarios prenant en compte l'évolution du contexte énergétique et du niveau de performances techniques.
Le périmètre de la démarche concerne les bàtiments accueillant les animaux et l'ensemble des équipements utilisés à l'intérieur. Les bàtiments de stockage et de gestion des déjections, la fabrique d'aliment font partie de la démarche uniquement pour les élevages de ruminants.
Pour la production porcine, un BEBC devra en premier lieu privilégier les actions sur les consommations en chauffage et en ventilation qui représentent respectivement 46% et 39% des consommations d'énergie. «Pour atteindre le seuil objectif, des points clés ont été priorisés, comme par exemple le respect des débits minimaux, la mise en place de systèmes de chauffage performants comme les pompes à chaleur (PAC), la gestion des ponts thermiques, l'étanchéité du bàti, son orientation, la ventilation centralisée L'idée est aussi de profiter des apports d'énergie disponibles (récupérateur de chaleur, murs solaires, surfaces vitrées bien orientées)», note Michel Marcon.
Périmètre de la démarche
En aviculture, trois quarts de l'énergie sont consommés par les volailles de chair, seul domaine pris en compte. «Chauffage (80%), électricité (13%) et fuel (7,3%) sont les trois secteurs, où il faut réaliser des économies. Pour atteindre un BEBC +, on peut envisager de démarrer un lot sur une partie du bàtiment, utiliser l'éclairage naturel, adapter l'isolation», propose Gérard Armand de l'Itavi.
Pour la filière ruminants, «les principales pistes identifiées concernent essentiellement la production laitière (refroidissement du lait, chauffage de l'eau, distribution des aliments, pratiques de paillage). En production bovins viande, les dépenses énergétiques sont majoritairement liées à l'utilisation du tracteur dans les locaux d'élevage», explique Jean-Yves Blanchin de l'Institut de l'élevage.
Cyrielle Delisle
1 - Chambres d'agriculture de Bretagne, des Pays de la Loire, de Bourgogne et de la Manche.