Publié le 21/05/2010 à 15h15 /

Des récoltes de luzerne stratégiques

// Obtenir un foin de qualité, une bonne conservation de l'ensilage et de l'enrubannage et éviter la météorisation des animaux aux pàturages, tels sont les objectifs vers lesquels les producteurs doivent tendre.

Que ce soit en ensilage, en enrubannage, en foin ou au pàturage Le mode de récolte de la luzerne est orienté en fonction de la stratégie de l'exploitant, mais aussi des conditions climatiques, qui doivent être optimales. En culture pure, l'ensilage avec préfanage est souvent préféré au foin pour la première coupe. La deuxième et la troisième coupes sont généralement en foin. La quatrième coupe, réalisée à  l'automne par une météo souvent instable, est plutôt exploitée en enrubannage.
Le choix de la date de la première coupe est souvent déterminé par la destination du fourrage et l'utilisation des repousses. La meilleure date de fauche est un compromis entre rendement et qualité. Plus on récolte tard, plus le rendement en matière sèche augmente et plus la valeur alimentaire chute. Le foin reste le conditionnement de la luzerne le plus répandu en France, suivi de l'ensilage et de l'enrubannage.
Un foin de luzerne de qualité, c'est un foin appétant qui sent bon et qui a gardé ses feuilles. Le premier objectif est donc de limiter la perte de ces dernières. Le second est de rentrer un foin sec qui ne chauffe pas pour ne pas pénaliser sa valeur et son appétence. Ainsi, première condition pour réussir son foin : disposer d'une plage de beau temps de quatre ou cinq jours. « Une fois fauchée, la luzerne doit être le moins possible manipulée », conseille Christelle Récopée, conseillère fourrage à  la chambre d'agriculture de l'Oise. Prépondérance de la météo
Si les conditions climatiques le permettent, l'absence de fanage est idéal. Dans tous les cas « une exploitation trop tardive de la luzerne en foin, surtout en année humide est déconseillée. La coupe peut se faire à  partir du stade où la floraison est à  10 % de fleurs », indique, pour sa part, Delphine Breton, conseillère prairies de la chambre d'agriculture de la Vendée.
Contrairement au foin, la problématique se pose plus en terme de qualité de conservation qu'en terme de récolte pour l'ensilage et l'enrubannage. Les risques de perte de feuilles sont beaucoup moins importants.
L'enrubannage permet d'avancer la date de la première coupe pour obtenir un fourrage de bonne valeur alimentaire lorsqu'il est bien récolté et suffisamment sec (50 % de MS au minimum) tout en favorisant les repousses. En raison de son coût, il est souvent utilisé comme une technique de rattrapage du foin, si la météo est mauvaise. Pour avoir moins de problèmes de perforation du plastique, on peut se tourner vers des variétés à  tiges fines. Il est néanmoins conseillé d'ajouter deux à  trois tours de plus de plastiques, de décharger et stocker les balles verticalement là  où l'épaisseur des couches de film est la plus importante.
Les principales pertes liées à  l'ensilage proviennent du silo. « L'utilisation d'un conservateur pour l'ensilage de luzerne est souvent conseillée au moins en couverture du silo, car cette culture est pauvre en sucres utiles à  l'acidification du fourrage pour se conserver », convient Delphine Breton. Un préfanage est important pour élever le taux de matière sèche à  au moins 30 %. Si le temps ne le permet pas, il est alors recommandé d'ajouter un conservateur. Faire pàturer ses animaux
Le pàturage, moyennant quelques précautions, est possible. Il faut éviter de faire pàturer les repousses de moins de 5 semaines, phénomène contrôlable par l'utilisation d'un fil arrière. Le pàturage est à  privilégier sur les troisièmes repousses, fin d'été, début d'automne, moment où les rendements sont plus faibles. Il est indispensable de ne pas sortir au pàturage des animaux affamés. On peut mettre, au moins au début, un fourrage sec à  côté. Le pàturage nécessite de la pratique et de la surveillance et surtout de ne pas mettre des animaux dans une parcelle de luzerne en condition humide. Cyrielle Delisle Quelques clés ✔ Une bonne observation des jeunes pousses de luzerne permet d'ajuster la hauteur de la première coupe.
✔ Le travail du matin est à  privilégier.

✔ Il faut laisser fleurir la luzerne au moins une fois dans l'année pour lui permettre de reconstituer ses réserves.

✔ Il est important de ne pas récolter sur des sols humides ou non-portants.

✔ Pour assurer la repousse de la campagne suivante, il faut réaliser la dernière récolte au moins trois semaines avant les premières gelées et laisser sept centimètres de hauteur de coupe, pour que la plante puisse refaire ses réserves avant les premiers froids.
✔ Il est primordial à  la récolte de garder le maximum de feuilles.

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