Publié le 21/01/2011 à 12h23 /

Groupama veut optimiser la gestion des risques agricoles

// Face à  l'accroissement des sinistres, le président de Groupama, Jean-Luc Baucherel, préconise « des réflexions professionnelles pour mieux sécuriser les exploitations agricoles et leurs activités ».

«Â Nous devons rester lucides, l'assurance ne peut pas à  elle seule, stabiliser les revenus agricoles. L'amélioration de l'efficacité des systèmes impliquera une complémentarité des instruments », souligne le président de Groupama, J.-L.Â
Alors que la succession des sinistres a coûté 500 millions d'euros à  Groupama en 2010, son président, Jean-Luc Baucherel souhaite que soient menées des réflexions approfondies sur la couverture des risques en agriculture. 2010 apparaît une nouvelle fois comme une année marquée par les intempéries et les sinistres agricoles. Quel est le premier bilan de Groupama en la matière ? Jean-Luc Baucherel : Lors du conseil de l'agriculture française (1) du 4 janvier dernier, nous avons présenté les premières estimations chiffrées pour 2010. Globalement nous atteindrons un niveau d'indemnisation comparable à  celui de 2009 : 500 millions d'euros, dont près de 50 % pour la seule tempête Xynthia.  Ces chiffres montrent l'importance croissante des sinistres enregistrés avec des successions de catastrophes (les récentes inondations du Var en sont encore un exemple) qui nécessitent des réflexions professionnelles approfondies pour mieux sécuriser les exploitations agricoles et leurs activités. Les récents évènements neigeux de décembre ont également causé des dégàts significatifs sur des bàtiments agricoles, notamment dans la région Ouest, répétant un phénomène déjà  enregistré en janvier 2010. Ce constat nous incite certainement à  mener une réflexion sur les normes techniques de construction des bàtiments afin de s'assurer de leur capacité à  mieux résister à  ce type d'intempéries dont la fréquence semble se confirmer. Au niveau de l'assurance récolte, le montant s'élèvera entre 115 et 120 millions d'euros, dont 60 millions pour la seule sécheresse qui a lourdement affecté le nord de la France avec des pertes parfois supérieures à  40 % en céréales à  paille, à  60 % en mais (grain et ensilage) mais aussi dans des productions spéciales comme le lin textile ou les pommes de terre. Comment voyez-vous l'évolution de la politique de gestion des risques en agriculture qui occupe désormais une place bien identifiée parmi les priorités de la loi de modernisation agricole et du bilan de santé de la PAC 2008 ? J.-L. B. : Cette politique est marquée par deux réformes, nationale et communautaire. La question est de savoir si nous parviendrons, gràce à  ces réformes, à  offrir à  nos exploitations agricoles et à  leurs partenaires économiques des dispositifs de gestion des risques efficaces, comparables à  ceux développés par certains grands pays agricoles comme les États-Unis, le Canada, voire même à  l'intérieur de l'Union européenne : l'Espagne ou l'Italie.  La sortie du champ d'éligibilité au fonds national des garanties des calamités agricoles des grandes cultures en 2009, et pour 2011 de la viticulture, nous contraint encore davantage à  rechercher des solutions adaptées à  cette exposition accrue des exploitations aux conséquences lourdes des sinistres d'ordre climatique, sanitaire ou économique. Groupama, avec ses missions d'organisation professionnelle, a conscience de cette nécessité. C'est pourquoi elle a, depuis 2005, engagé de multiples expérimentations qui ont permis de mieux cerner les dispositifs assurantiels à  promouvoir dans les différents secteurs de production. Ainsi nous poursuivrons encore en 2011 des tests de mesure d'efficacité de notre offre assurantielle en production fourragère (prairies notamment) et en assurance « chiffre d'affaires ». Mais nous devons rester lucides, l'assurance ne peut pas à  elle seule, stabiliser les revenus agricoles. Même dans le domaine global de la gestion des risques (qu'ils soient d'ordre climatique, sanitaire ou économique), l'amélioration de l'efficacité des systèmes impliquera une complémentarité des instruments à  promouvoir (assurances, fonds de mutualisation, DPA) au service de la sécurisation globale de l'exploitation. Il convient donc de les décliner, comme nous le faisons déjà  à  Groupama, dans une démarche de complémentarité et donc de corriger certaines positions professionnelles qui les placent en concurrence les unes par rapport aux autres. 1. Le conseil de l'agriculture française est une instance de concertation des grandes organisations professionnelles.

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