Publié le 08/10/2015 à 00h00 /

La réforme du marché du porc breton est engagée

// Conformément aux demandes de la Cooperl, des négociations ont débuté entre les groupements de producteurs et les abatteurs pour une réforme du fonctionnement du cadran de Plérin.

Les discussions ont débuté entre les groupements de producteurs et les acheteurs du Marché du porc breton pour faire évoluer les règles de fonctionnement du cadran de Plérin.

Une première réunion a eu lieu, le lundi 28 septembre dernier, trois autres sont déjà programmées, avec pour objectif de parvenir à un accord d’ici à deux semaines. Les discussions ont enfin débuté, en Bretagne, entre les groupements de producteurs et les acheteurs du Marché du porc breton (MPB) pour faire évoluer les règles de fonctionnement du cadran de Plérin, a expliqué le président de l’Union des groupements de l’UGPVB, Michel Bloc’h, le 1er octobre.

Le ministre de l’Agriculture avait lui-même plaidé pour que ces discussions s’ouvrent. Elles ont finalement commencé, mais pas assez vite au goût de la Fédération nationale porcine (FNP). «Le mois d’août montrait la nécessité d’y travailler sérieusement. Deux mois plus tard, on en est encore à se laisser un délai de réflexion pour faire des propositions d’évolution du fonctionnement de l’outil», regrette-t-elle dans un communiqué, le 30 septembre dernier.

Plusieurs pistes sur la table

En quittant le marché début août, Cooperl avait fixé plusieurs conditions à son retour, le marché devait changer de fonctionnement. La coopérative reprochait tout d’abord au cadran d’être «manipulé», autrement dit que son prix soit maintenu artificiellement haut par les deux outils d’abattage de la grande distribution, Kermené et JPA. Plus précisément, il leur est reproché d’avoir «surpayé» leurs lots de porcs au cadran, tout en y diminuant leurs volumes d’achats. «Ce qui est arrivé cet été n’était pas prévu dans les règles», explique Michel Bloc’h. Ce sera l’objet principal des prochaines réunions. «L’objectif, c’est que le cadran ne puisse plus être manipulé», explique-t-il.

La Cooperl avait également critiqué deux règles de fonctionnement, qu’elle souhaitait voir disparaître. La première est la «barre de retrait»: il s’agit d’un prix plancher, dont l’intérêt est de limiter les variations de prix d’un marché à l’autre. C’est le prix au-dessous duquel les acheteurs ne peuvent plus acheter, et à partir duquel le lot est considéré comme «sans enchères»; au bout de deux tours «sans enchères», ce lot devient «affectable automatiquement» en fin de marché.

L’affectation automatique est la deuxième règle que voudrait faire disparaître la Cooperl. À la fin d’un marché, les lots «sans enchères» sont affectés automatiquement aux acheteurs, au prix moyen du marché. La règle de répartition est la suivante: l’acheteur qui a acheté le moins par rapport à ses achats des quatre derniers marchés est celui qui se voit affecter le plus de lots.

Évolution et non révolution

L’UGPVB reste opposée à la suppression de ces deux règles, qui ont un rôle important dans le maintien d’une activité suffisante à la fixation hebdomadaire d’un prix représentatif. «On ne peut pas venir au cadran, prendre des cochons une semaine, et pas la semaine d’après», estime Michel Bloc’h.

Les groupements estiment que même dans les rangs des acheteurs, certains ne souhaitent pas la suppression de ces deux règles. D’ailleurs selon l’UGPVB, les discussions ne porteraient pas sur leur suppression, mais sur des évolutions: un marché à un seul tour (contre deux aujourd’hui), une plus grande variation possible de la cotation entre deux marchés, une évolution de l’affectation automatique des lots invendus (réduction de la période de référence pour le calcul des volumes affectés à chaque acheteur).

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