Publié le 05/10/2016 à 08h46 /

Tous les jours, 21 fermes françaises passent au bio

// Si la crise a frappé durement les productions conventionnelles en 2015 et 2016, elle n’a pas entravé l’essor de la filière bio qui confirme son développement sur tous les plans: agriculteurs, transformateurs, distributeurs sont de plus en plus nombreux à se spécialiser en bio pour répondre à une demande croissante des consommateurs.

L’Agence bio estime qu’en 2016, le chiffre d’affaires du secteur va gagner 20% par rapport à 2016 pour atteindre 6,9 milliards d’euros.

Avec 21 nouvelles fermes bio par jour depuis le début de l’année (soit 3.900 nouveaux agriculteurs installés en bio depuis janvier), l’agriculture biologique continue de séduire, surtout en cette période difficile pour la plupart des productions. Le nombre total de producteurs engagés en bio s’élevait ainsi à 31.880 fin juin 2016, ce qui représente 7,2% des exploitations françaises et 10% des emplois agricoles.

L’Agence Bio, qui a présenté le 21 septembre ces premiers chiffres pour 2016, estime que la surface agricole utile (SAU) française bio devrait approcher 5,8%, soit plus d’1,5 million d’hectares en 2016. Les engagements sont plus nombreux dans la filière laitière (562 éleveurs supplémentaires au premier semestre 2016), les grandes cultures (740 nouveaux producteurs) et l’élevage allaitant (394 nouveaux éleveurs), mais la viticulture et le maraîchage progressent également.

Nouvelle Aquitaine et Occitanie en pointe

Le nombre de producteurs bio, toutes filières confondues, a ainsi augmenté de 10% au premier semestre 2016 (contre 8% l’année précédente). La région Occitanie est la première en nombre de producteurs bio (7.204), suivie par Auvergne-Rhône-Alpes (4.719) et Nouvelle Aquitaine (4.637). La façade Ouest affiche aussi un fort dynamisme lié à l’engagement des producteurs de lait, note l’Agence bio qui prévoit une augmentation de 30% de la collecte de lait bio d’ici 2018.

Ce développement, accentué en 2015 et 2016, est tiré par la consommation de produits bio qui, avec un chiffre d’affaires de 6,9 milliards d’euros, a progressé de 20% depuis début 2016, par rapport à la même période en 2015. D’après le dernier baromètre Agence Bio/CSA, 89% des Français ont déclaré avoir consommé bio au moins occasionnellement en 2015, contre 54% en 2003, et 65% au moins une fois par mois, contre 49% en 2014 et 37% en 2003. La tendance devrait se confirmer dans les années à venir puisque 93% de personnes interrogées ont l’intention de maintenir ou augmenter leur consommation de produits bio.

En ce qui concerne les achats, la croissance est plus soutenue dans les magasins spécialisés (+25%), mais les grandes surfaces ont progressé de 18% et leurs ventes représentent 30% de l’ensemble du marché. La progression serait la plus marquée sur les fruits et légumes (de l’ordre de 25 à 30% supplémentaires).

Maîtriser la croissance

Une réflexion sur l’emplacement des nouveaux magasins est d’ailleurs en cours pour satisfaire au mieux la demande locale des consommateurs, et «ne pas réserver les produits bios aux urbains: il serait paradoxal que dans les campagnes on produise bio mais que l’on ne puisse pas en manger», souligne Florent Gühl, directeur de l’Agence Bio.

Plus généralement, cette croissance record incite la filière à réfléchir à son développement: ni trop lent pour éviter de devoir recourir aux importations, ni trop rapide pour éviter une chute des prix. Les perspectives d’avenir seront ainsi au cœur des neuvièmes assises de la bio qui se tiendront le 14 novembre. La journée sera aussi l’occasion de lancer le travail de réflexion sur le plan Ambition Bio 2017, demandé fin août par Stéphane Le Foll à l’Agence Bio, afin de maintenir la dynamique de développement.

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