Publié le 14/12/2020 à 12h46 /

PAC, plan de relance, Néo Terra : la FNSEA fait le point avec Alain Rousset

// Invité en septembre par la FNSEA Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset a finalement rencontré les responsables syndicaux courant novembre. Ces derniers souhaitaient faire le point sur les dossiers agricoles du moment avec en tête, la future PAC.

Les responsables de la FNSEA Nouvelle-Aquitaine ont rencontré le président de la Région, Alain Rousset, le 23 novembre dernier à Bordeaux.

Si les agriculteurs se disent prêts à évoluer dans leurs pratiques, la FNSEA N.-A. demande que les mesures (PCAE, MAEC…) soient de véritables leviers et accompagnent une transition qui génère une réelle valeur ajoutée pour les exploitations. Idem en ce qui concerne le plan de relance régional, qui doit sortir pour la mi-décembre, a précisé le président de la Région.

Au niveau national, des fonds Feader supplémentaires seront débloqués sur la période de transition 2021-2022 ainsi que des appels à projets gérés par FranceAgriMer. Au niveau régional, la FNSEA N.-A. a réaffirmé son souhait que les projets conçus servent la transition écologique mais aussi les intérêts économiques des agriculteurs. Pour les investissements moins lourds, aujourd’hui exclus des dispositifs, elle demande un dispositif ad hoc.

La feuille de route Néo Terra

Il a également été question de Néo Terra, feuille de route mise en place par la Région il y a un peu plus d’un an. Sans remettre en cause les orientations et principes de Néo Terra, les responsables syndicaux ont toutefois pointé du doigt ses objectifs. 80% des exploitations labellisées AB ou HVE d’ici 2030 paraît en effet «contre-productif».

Ils rappellent que «ces démarches ont pour ambition de répondre à un segment de marché spécifique et d’en retirer de la valeur. Si l’offre est trop supérieure à la demande, le marché sera déséquilibré et la valeur sera perdue pour les agriculteurs.» Par conséquent, le syndicat demande à Alain Rousset de ne pas en faire une condition d’accès à certaines aides du type PCAE et d’aider à créer et développer le marché.

Même chose pour l’arrêt des pesticides de synthèse d’ici 2030. Pourquoi distinguer les pesticides de synthèse des pesticides naturels, aussi nocifs ? La FNSEA Nouvelle-Aquitaine le rappelle : il n’est pas acceptable de supprimer des molécules sans alternative. «Affirmer une sortie des pesticides de synthèse dès 2030 crée des attentes fortes, rappelle le syndicat. Or, à ce jour, il n’existe pas de techniques alternatives permettant de considérer cette proposition comme viable.»

Alain Rousset dit être conscient de la nécessité de lever les impasses agronomiques, même s’il faut se préparer à la fin de l’utilisation de certains produits. L’objectif de Néo Terra est bien de mettre en place une écologie de confiance et non une écologie punitive. L’objectif : faire de la Nouvelle-Aquitaine la première région agroécologique de France mais que cette transition se fasse sans rupture.

Climat : l’agriculture en première ligne

Les événements climatiques de ces dernières années rendent incontestable la réalité du changement climatique. Le monde agricole en est une des premières victimes mais peut aussi être une des premières solutions grâce notamment au stockage des GES. Les politiques publiques, en luttant contre l’artificialisation des terres, en aidant à la production d’énergies renouvelables doivent accompagner l’agriculture.

Par ailleurs, les sécheresses à répétition impactent durement le monde agricole. Dans ce contexte, les créations de réserve en eau sont essentielles. La FNSEA Nouvelle-Aquitaine rappelle que ces ressources collectives sont des solutions alternatives aux prélèvements en nappe profonde ou dans les cours d’eau et demande que les projets programmés (représentant près de 52 millions de m3) voient enfin le jour avec le soutien financier de la Région. Ce soutien est aussi sollicité pour des retenues collinaires de petite capacité.

En outre, la question de l’irrigation doit être abordée sans dogmatisme. Sur ce sujet, Alain Rousset a annoncé la validation de 53 projets de petite hydraulique en ex-Limousin ainsi que la mise en place d’un groupe de travail animé par un hydrogéologue, insistant sur le fait qu’il était essentiel que les projets soient multi-usages pour faciliter leur acceptation.

P. Dumont

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