Publié le 04/04/2022 à 08h56 /

Asperges : un démarrage tardif, mais avec des légumes de gros calibres

// Si le lancement de la récolte des asperges dans les Landes a été retardé par rapport aux deux dernières années, le temps sec et froid de janveir a eu un impact positif sur le calibre.

S’il n’y a pas vraiment de problème de main-d’œuvre pour la récolte dans les exploitations, la situation semble un petit peu plus compliquée dans les stations de conditionnement.

Dans les Landes, les premières asperges ont pointé le bout de leur nez à la toute fin du mois de février, avec une quinzaine de jours de retard par rapport aux deux années précédentes. «On s’était trop bien habitués, sourit Christophe Paillaugue, président national de l’AOP asperge. Mais l’ensoleillement, inférieur de 30% par rapport à 2021, a forcément eu un impact sur la levée des turions».

Les volumes progressent toutefois régulièrement depuis le début du mois de mars. Les chaleurs du week-end dernier y ont particulièrement contribué. Toutefois, le rafraîchissement de ces derniers jours risque de ralentir la production. «Il faut voir le temps qu’il va faire cette fin de semaine, poursuit Christophe Paillaugue. La météo est incertaine, alors c’est difficile de faire des pronostics».

Actuellement, «on a un décalage de production de 250 tonnes par rapport à 2021», précise David Ducourneau, président de l’association des asperges des Landes et producteur à Saint-Martin-d’Oney. Rien d’alarmant toutefois : la saison qui bat son plein actuellement est prévue pour durer jusqu’à début juin. «Nous allons progressivement rattraper notre retard», estime Christophe Paillaugue, qui évalue à 25% l’avancement de la saison.

Retour des restaurateurs

Si le démarrage est plus tardif, la qualité est encore au rendez-vous cette année. Avec même des calibres plus importants que les années précédentes. «L’hiver sec et froid nous a permis de réaliser des buttages d’excellente qualité en janvier. Et ce froid a également contribué au développement du calibre. Nous avons eu la somme de températures négatives qu’il fallait pour permettre aux légumes de bien se développer», note le président national de l’AOP.

La récolte se passe d’autant mieux qu’il n’y a pas de problème de main-d’œuvre pour ramasser les légumes. «En revanche, c’est un petit peu plus compliqué dans les stations de conditionnement, souligne David Ducourneau. Les chaînes de triage sont obligées de faire appel à du personnel intérimaire, faute de trouver suffisamment de salariés».

La seule véritable ombre au tableau se situe au niveau de la commercialisation. «Alors qu’en 2020 et 2021, les grandes enseignes nous avaient bien soutenus, cette année, elles sont un peu hésitantes. Elles font l’autruche sous prétexte que Pâques est encore loin, alors que nous sommes en pleine saison», note le président de l’association landaise.
Pâques est un fort moment de consommation de l’asperge. Mais alors que la fête a eu lieu le 4 avril en 2021, elle se déroulera le 17 avril cette année. Quinze jours d’écart qui pourraient voir maintenir des prix plus bas pendant plus longtemps, si la grande distribution continue de freiner ses commandes.

Heureusement, contrairement aux deux dernières années, la filière peut compter sur le retour des restaurateurs (ils étaient fermés en 2020 et 2021 à cause du Covid). «Les restaurants, c’est 4 à 5% de nos volumes. Ce n’est pas négligeable. Nous sommes très heureux de pouvoir les retrouver, car grâce à eux, on consomme et on parle de l’asperge», souligne David Ducourneau.
Les grossistes sont également bien présents et jouent le jeu, comme en 2021, pour alimenter les marchés de plein air et les supérettes.

Cécile Agusti

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