Publié le 26/03/2010 à 16h34 /

Des solutions existent pour améliorer la rentabilité des troupeaux allaitants

// La productivité numérique et le coût alimentaire constituent les deux principaux leviers d'amélioration de la rentabilité des troupeaux allaitants.

Avec son écart vêlage de 384 jours, le troupeau de Jean Vincent et Germaine Garat, à  La Bastide-Clairence (Pyrénées-Atlantiques), fait figure de bon élève dans notre région. Face à  la dégradation des résultats de reproduction, enregistrés au niveau régional, il démontre surtout qu'il est possible de maintenir une bonne productivité en système allaitant. Cet élevage a servi de support à  l'une des deux journées techniques organisées par la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques. En Aquitaine, la baisse de productivité de 7 % constatée au cours des trois dernières campagnes implique une perte de production s'élevant à  19000 veaux. Dans les Pyrénées-Atlantiques, l'écart vêlage moyen de 480 jours et le taux d'improductivité de 15 % (vaches non vêlées) s'inscrivent dans cette même tendance. Conduite efficace du troupeau Thierry Deltor et Beà±at Gonzalez, ingénieurs bovins viande à  la chambre d'agriculture, expliquent cette dégradation par « des éléments structurels ». Parmi ceux-ci, la diminution de la disponibilité humaine dans les élevages est au coeur du problème. D'autant plus que ce phénomène est très souvent associé à  une augmentation de la taille des troupeaux. Enfin, le contexte de diversification, très marqué dans le Sud-Ouest, accentue les difficultés de suivi : « Dans plus de 2 cas sur 3, le troupeau est accompagné d'un autre atelier les vêlages très étalés engendrent aussi une dispersion des événements à  surveiller ». D'où la nécessité de trouver dans son contexte humain un schéma efficace de conduite du troupeau. Le regroupement des vêlages sur des périodes où les disponibilités en main-d'oeuvre sont les plus importantes est l'un des moyens. Au-delà , les vêlages groupés permettent aussi une conduite du troupeau plus rationnelle, puisque le suivi des chaleurs ou des saillies, les réalisations de constats de gestation ou de synchronisations des chaleurs sont facilitées. Gràce à  cette démarche, il est surtout possible d'adapter l'alimentation des animaux en fonction de leur stade physiologique. Dans le contexte actuel, ce dernier point semble présenter un intérêt tout particulier. En effet, une hausse de 39 % du coût alimentaire a été constatée en Aquitaine, au cours des 3 dernières campagnes. Le département des Pyrénées-Atlantiques, quant à  lui, se démarque par une consommation d'aliments concentrés deux fois supérieure à  la moyenne. À cet égard, les éleveurs se doivent de mieux maîtriser leurs charges d'alimentation à  l'avenir, d'autant que « dans ce contexte de crise économique, accentué par la problématique de la fièvre catarrhale ovine, il est difficile de jouer sur le levier prix ». Pour cela, la principale voie d'amélioration semble être une meilleure valorisation de l'herbe produite sur les exploitations, « il faut réapprendre à  maîtriser la production d'herbe ». Selon les ingénieurs de la chambre d'agriculture, la mise en oeuvre de ces préconisations, doit permettre aux éleveurs d'atteindre une meilleure rentabilité. En cela, l'expérience de Jean Vincent Garat est particulièrement révélatrice, « je travaille beaucoup sur l'alimentation, notamment en partenariat avec les agents de Bovins Croissance ». L'allotement du troupeau rend possible le recours à  un pàturage tournant raisonné, avec une utilisation optimale de l'herbe. L'éleveur de La Bastide-Clairence, passionné de sélection, s'investit aussi fortement dans l'amélioration génétique de son cheptel. Toutefois, il concède que l'alimentation et la maîtrise sanitaire restent les clés de la réussite, « la génétique sans le reste, ça ne marche pas ». Cerise sur le gàteau, pour la campagne 2010, Jean-Vincent Garat a eu la chance de voir deux de ses produits agréés par le schéma d'insémination Blond d'Aquitaine. Il s'agit de Velours et Vermeil, qui ont obtenu tous deux l'agrément « qualités maternelles ». Même si dans son troupeau comme ailleurs, des marges de progrès persistent, cela fait aujourd'hui de l'éleveur un « créateur de génétique ». Fabien Brèthes

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