Publié le 08/11/2010 à 15h03 /

Les vignerons attendent une revalorisation des prix

// Selon le président de la CCVF, Denis Verdier, la grande distribution est en mesure de rogner sur ses marges cette année. Les coopératives vinicoles attendent beaucoup de la loi de modernisation agricole pour clarifier les relations à  l'intérieur de la filière.

La baisse de la récolte 2010 devrait aller de pari avec une diminution des stocks. Les vignerons coopérateurs entendent profiter de cette conjoncture pour obtenir une revalorisation des cours «d'au moins 10%». © Réussir
À l'issue d'une vendange 2010 modeste, les vignerons en coopératives attendent une revalorisation des prix lors de la campagne de commercialisation qui s'ouvre actuellement. C'est le message qu'a tenu à  faire passer Denis Verdier, le président de la Confédération des coopératives vinicoles de France (CCVF), lors d'une conférence de presse le 3 novembre, à  Paris. « Nous avons un rattrapage à  faire en matière de prix, après une campagne 2009/2010 au cours de laquelle les cours ont chuté, notamment en raison de la crise et de cours des changes défavorables», a-t-il plaidé. Le recul des volumes vendangés en 2010 plaide en ce sens, a-t-il observé. Selon les dernières estimations, la production française se situerait pour cette campagne à  45,523 millions d'hectolitres (Mhl), soit un chiffre en recul de 3 % sur une récolte déjà  en baisse l'an passé par rapport aux campagnes précédentes. Plaidant pour une plus grande prudence dans les prévisions, Denis Verdier s'en est à  nouveau pris aux estimations optimistes publiées par Agreste, la publication du service statistique du ministère de l'Agriculture. Selon lui, la surévaluation de la récolte a porté préjudice à  l'orientation de la campagne. « Ils sont aveugles », a accusé le président de la CCVF, reprochant à  l'administration de s'être trompée sur l'évaluation de la vendange « lors des quatre dernières campagnes ». « Ces approximations mériteraient une réforme des modes de calcul, que le conservatisme de cette administration l'empêche d'envisager. » Denis Verdier a écrit à  Agreste mais dit n'avoir à  ce jour obtenu aucune réponse. Marges distributeurs et consommateurs Avec une baisse de la récolte mais aussi des stocks français, les producteurs sont, selon Denis Verdier, en position de réclamer une hausse sensible des prix, « indispensable pour maintenir l'espoir chez les vignerons ». Le président de la CCVF a souhaité que la hausse atteigne en moyenne +10 % sur les vins d'entrée de gamme (notamment les vins sans indication géographique), sans affecter le prix payé par les consommateurs. « Ces derniers n'ont pas du tout ressenti dans les rayons la baisse des prix à  la production lors de la campagne précédente », a-t-il rappelé. « Si quelqu'un doit rogner sur ses marges, c'est aujourd'hui à  la grande distribution », a-t-il encore plaidé. La coopération viticole attend dans ce domaine beaucoup de la loi de modernisation agricole (LMAP) « qui n'a pourtant pas été faite pour nous ». Le président de la CCVF a expliqué qu'un certain nombre de coopératives serait intéressé par la mise en place de contrats, qui permettraient d'établir des relations avec le négoce « dans la durée ». Le président des coopératives s'est également réjoui de la mise en place de l'observatoire sur les prix et les marges. Il a enfin salué le renforcement prévu des interprofessions. « Elles ronronnaient sur les questions économiques. Les producteurs sont prêts à  prendre leurs responsabilités dans ce domaine », a-t-il assuré, estimant que la Commission européenne ne remettait plus en cause le principe des « indicateurs de prix » que ces structures seraient amenées à  publier. Reprise des cours De fait, la reprise des cours appelée de ses voeux par Denis Verdier est d'ores et déjà  entamée, a-t-il reconnu. Les premières opérations réalisées font apparaître des hausses sensibles. Le président de la CCVF a cité des transactions effectuées de 55 à  57 euros le degré hecto en vins sans indication géographique (contre 45 en moyenne lors de la campagne précédente) ; d'autres ont été réalisées à  65 et même 70 euros pour des cuvées haut de gamme en vins de cépage, contre 57 euros le degré hecto en 2009/2010. Denis Verdier a confirmé que le dynamisme des ventes de vins rosés en France, et désormais aussi à  l'international, avait aidé certaines régions comme la Provence à  traverser la crise.

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