Publié le 10/05/2011 à 00h00 /

Lutter contre le frelon asiatique dans les règles de l'art

// Arrivé il y a cinq ans dans la palette des nuisibles, le frelon Vespa velutina nigrithorax, prédateur des abeilles doit faire l'objet d'une lutte très ciblée, en prenant de nombreuses précautions pour assurer sécurité et efficacité.

Il faut proscrire absolument la destruction des nids hors d'atteinte (lance à  eau, fusil) car il est impossible ainsi de détruire toute la colonie. Il fait courir des risques pour le voisinage et entraîne la reconstruction immédiate d'autres ni
Découvert en France en 2005, le frelon Vespa velutina nigrithorax est dit asiatique, mais son origine géographique n'est pas encore confirmée. Il est présent désormais dans toute la zone Sud-Ouest et au-delà , avec toutefois des densités de population très variables dans les départements, de seulement quelques nids à  plus de 400 en Gironde. Il faut savoir par ailleurs que les scientifiques estiment que, comme pour d'autres espèces invasives, après la phase d'explosion des populations, un équilibre devrait s'établir. Une diminution des effectifs a déjà  été constatée en Lot-et-Garonne en 2009, département où ce frelon était apparu pour la première fois.Vers un équilibre de la population
En attendant, afin de lutter contre l'envahisseur, des campagnes de piégeage répétées sont organisées par diverses associations ou collectivités. Elles préconisent des pièges qui se révèlent être une véritable menace sur l'entomofaune car ils capturent une énorme quantité d'insectes (90 % à  99 %) autres que le frelon asiatique. Benoît Rémond, animateur à  la FD GDON (fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles) des Landes, conseille donc, et c'est l'avis unanime des scientifiques, de « piéger seulement en cas d'attaque des ruchers ». En plaçant des pièges de fin juillet à  mi-novembre à  proximité immédiate des ruchers impactés, il est possible d'abaisser la pression de prédation exercée sur les abeilles. Quant au piège, les systèmes de fabrication « maison » réalisés, par exemple, à  partir d'une bouteille sont à  proscrire car la totalité des insectes capturés meurt à  coup sûr. Leur sont préférables les pièges à  sélection physique d'où certains petits insectes peuvent s'échapper. Concernant les campagnes massives de destruction de nids, « il est illusoire de croire qu'ils parviendront à  une éradication de l'espèce », en raison de la difficulté de repérage des nids et de l'impossibilité d'éliminer ceux situés à  grande hauteur. Il est par contre important de signaler tous nids repérés afin d'établir une cartographie départementale d'invasion de ces frelons. Est aussi préconisée la suppression des nids dans l'environnement des ruchers pour diminuer localement les populations du nuisible et réduire la prédation. Les petits nids de 5 à  10 cm en avril-mai sont facilement destructibles sans l'aide d'un professionnel. Il est cependant indispensable d'être équipé d'une combinaison de protection contre les frelons, avec masque, lunettes, gants. Il faut agir à  la tombée de la nuit ou au lever du jour, le frelon asiatique étant diurne. Ainsi, la quasi-totalité de la colonie pourra être éliminée. La destruction des nids au cours de la journée fait augmenter considérablement les risques d'accident : les individus absents du nid ne sont pas tués et deviennent agressifs plusieurs jours durant. De plus, ils sont en mesure de reconstruire rapidement un nid à  proximité. Pour les nids plus gros ou situés en hauteur, mieux vaut faire appel à  des professionnels. Il est à  noter qu'il n'est pas nécessaire de détruire les nids découverts à  partir de la fin novembre. À partir de cette date, la colonie périclite et les nids ne sont jamais réutilisés. Dominique Maurel

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