L’idée générale des consultations est de renforcer la participation des citoyens dans les programmes ou projets majeurs conduits par l’État et les collectivités territoriales.

Elles font suite à des réunions d’information (forum, tables rondes…) et à la consultation des organisations constitutionnelles (conseils régionaux, départementaux, chambres consulaires). Elles permettent l’expression de chacun, de façon anonyme. Il est donc essentiel pour les agriculteurs de faire entendre leur voix dans les projets qui les concernent.

Le SDAGE Adour-Garonne définit les enjeux, les orientations et les grands programmes visant à la gestion quantitative et qualitative de l’Eau ainsi qu’à la préservation des milieux aquatiques. Globalement, il s’agit de respecter, en deux étapes (2021 puis 2027), la directive européenne cadre sur le bon état des masses d’eau. En 2013, 43% des cours d’eau sur l’énorme bassin Adour Garonne répondaient aux critères de la directive européenne, l’objectif pour 2021 est de porter ce pourcentage à 69%.

Tout cela peut paraître lointain de notre quotidien. Pourtant, il n’y a rien d’anodin dans l’élaboration du SDAGE.

Premièrement, il forme le socle minimal des obligations qui seront reprises voire renforcées dans les SAGE (sous bassins de l’Adour-Garonne). Deuxièmement, sa portée est réglementaire, ce qui veut dire que tous les aménagements agricoles, dossiers Installations classées, forage, création et entretien de plans d’eau, fossés et autres devront respecter les dispositions du SDAGE. S’il est déséquilibré, les contraintes pourront handicaper le développement de chaque exploitation du grand bassin.

Quelques aspects qui seront encadrés par le SDAGE : la mobilisation de la ressource en eau, la limitation de la prolifération des petits plans d’eau, la continuité des cours d’eau et la suppression d’ouvrages, la sanctuarisation des têtes de bassins, la réduction des Intrants, la compensation des zones humides à 150%. Bref un fourre-tout qu’il faut hiérarchiser. Le SDAGE mérite une colonne vertébrale lisible avec des priorités cohérentes.

Les FDSEA d’Aquitaine ont depuis le début réclamé une architecture simple qui concilie protection de l’eau et développement économique. Elles ont réaffirmé l’impérieuse nécessité de création de ressources en eau supplémentaires pour répondre aux enjeux du changement climatique et à la croissance de la démographie de nos territoires. Nous ne pouvons pas laisser cet enjeu majeur n’être qu’un point parmi les nombreux programmes du SDAGE.

En pratique, la consultation en ligne vous demande de définir vos priorités. 10 minutes suffisent. Répondre massivement à cette consultation, c’est pour les agriculteurs, contribuer à construire un SDAGE lisible et pertinent!

Jean-Luc Capes