Pas d’inauguration officielle cette année pour le Salon international des productions animales (Space) qui s'est tenu à Rennes du 15 au 18 septembre. Retenu pour cause de conseil des ministres de l’Agriculture européens le jour de l’ouverture, Stéphane Le Foll, qui avait inauguré le salon l’année précédente, a laissé planer le doute sur sa présence les jours suivants.

Cette hésitation était peut-être due en partie à la manifestation annoncée par certains syndicats. Après négociations avec les organisateurs ainsi que les services de l’État, les quelque 200 manifestants présents ont finalement bloqué une entrée du salon, avant d’investir, dans le calme, les allées du salon. «Les exposants, que nous avions prévenus, avaient anticipé en arrivant un peu plus tôt» ajoute Marcel Denieul, président du Space, qui se félicitait de l’ouverture du site, malgré les menaces.

Le ministre à la dernière heure

Toutefois, une absence du ministre aurait été difficile à concevoir particulièrement dans le contexte actuel. Finalement, Stéphane Le Foll s’est rendu au Space le vendredi matin, dernier jour du salon, pour tenter d’apporter un signal positif dans ce contexte de crise des filières d’élevage qui impacte cette édition 2015. Le ministre a ainsi annoncé qu’il se rendrait en Russie en octobre pour essayer «d’ouvrir des portes» face à l’embargo sanitaire. Une réunion de la filière lait doit par ailleurs se tenir le 1er octobre, a-t-il précisé.

Si les visiteurs étaient moins nombreux que d’habitude le matin du jour de l’ouverture, les allées du Space se sont densifiées dès le midi. Comme chaque année, Rennes accueille un salon réunissant plus de 1400 exposants, 700 animaux, à la fois en présentation et en concours, et plus de 70 conférences et rencontres professionnelles à la fois conjoncturelles, mais aussi sur des évolutions pratiques et présentations de nouveaux matériels.

Un salon au service des éleveurs

Malgré la conjoncture, le Space reste un carrefour d’échange et d’innovation qui se veut au service des éleveurs. L’engouement de ces derniers est d’ailleurs resté identique, avec un nombre d’inscriptions égal à celui de l’année précédente, signe peut-être d’une volonté de croire en l’avenir de l’élevage. Les organisateurs ont ainsi insisté sur les nouveautés techniques, récompensées par les Trophées des Innov’Space, ou mises en avant sur la plate-forme Recherche et innovation. Le mardi était aussi la journée des races à viande, mettant la Limousine à l’honneur notamment avec des femelles génotypées.

En signe de soutien aux filières, un badge «Viande de France» était distribué aux visiteurs, et une minute de silence a été organisée à 12 heures en solidarité avec les éleveurs en difficulté. La fièvre catarrhale ovine qui s’est déclarée dans l’Allier la semaine passée s’est par ailleurs rajoutée aux difficultés pour les organisateurs, qui ont tout de même réussi à compenser en grande partie les animaux qui devaient venir des départements concernés par la maladie: au final, il n’en a manqué qu’une trentaine sur les 700 présents au salon. Un élément important pour que le Space remplisse également son rôle de vitrine de l’élevage français. Les délégations et visiteurs étrangers sont d’ailleurs annoncés nombreux cette année.