Publié le 19/11/2015 à 00h00 /

Baisse continue de la consommation d’antibiotiques dans les élevages

// Depuis 2008, les ventes d’antibiotiques diminuent aussi bien en bovins, en porcs, en lapins qu’en volailles, selon les chiffres de l’Anses, rendus publics le 2 novembre dernier, lors d’un colloque intitulé «L’antibiorésistance en santé animale et dans l’environnement».

En 5 ans, les ventes d’antibiotiques dans les élevages français ont diminué de 23%, et depuis 1999, la baisse est de 40,4%

Gérard Moulin, directeur de recherche à l’Anses, a précisé ce jour-là que «sur les cinq dernières années, les ventes [d’antibiotiques] ont diminué de 23% et, depuis 1999, la baisse est de 40,4%». Jean-Yves Madec, également directeur de recherche à l’Anses, constate que, globalement, les résistances aux antibiotiques diminuent. Il en va de même pour les multi-résistances, qui se rencontrent «plus fréquemment au sein d’une même famille d’antibiotiques». Les bactéries résistantes à plusieurs familles d’antibiotiques restent encore rares.

La volonté de diminuer l’utilisation des antibiotiques dans les élevages a donc bien eu un effet positif. Il alerte, cependant, sur la complexité qui demeure pour comprendre la création de ces résistances, notamment dans les filières bovines, et le possible passage à l’homme de ces bactéries résistantes. Les veaux laitiers sont particulièrement pointés du doigt car souvent nourris avec du lait contenant des antibiotiques (lait autrement jeté pour défaut de collecte). Ils sont donc souvent porteurs de germes résistants à leur arrivée en centre d’engraissement.

Un travail sur le long terme

La lutte contre les diarrhées, maladie rapidement mortelle pour les veaux, se complique alors. «Un veau sur trois est porteur d’une E. Coli (bactérie du colon) résistante aux céphalosporines de troisième génération», cite en exemple Jean-Yves Madec. Le directeur de recherche à l’Anses rappelle également que dans la filière volaille, la volonté de réduire l’utilisation des antibiotiques a été efficace car facilitée par «une filière très organisée, très intégrée. Cela reste beaucoup plus complexe dans des filières déstructurées comme en bovins».

«Il est clair qu’il existe des différences importantes (NDLR: dans l’utilisation des antibiotiques) entre les types d’élevage, les stades physiologiques, les catégories d’animaux…», constate de son côté, Gérard Moulin. Si les éleveurs de porcs et de volailles semblent être de bons élèves, la filière bovine reste un peu à la marge. «Le problème de la résistance est qu’il faut vivre avec et il faut arriver à faire cela sur le long terme», rappelle en conclusion Jean-Yves Madec.

 Connexion à l'espace Abonné

Nom d'utilisateur: et mot de passe requis
Mot de passe oublié ? ×