Publié le 20/05/2016 à 16h23 /

La saga d’Aquitanima fait des envieux

// Les concours de races de Bordeaux ont soufflé, cette année, leurs vingt bougies. Pour fêter cet anniversaire, les organisateurs ont retracé l’historique de cette manifestation et tracé les perspectives pour les dix prochaines années.

Les chevilles ouvrières d’Aquitanima étaient réunies pour fêter le vingtième anniversaire de ce rendez-vous devenu incontournable pour les éleveurs du sud-ouest européen.

Un concours de races bovines à Bordeaux? Non, mais allô, quoi! En 1996, Aquitanima, tout comme la téléréalité, en étaient à ses balbutiements… Vingt ans plus tard, malgré le scepticisme suscité au début, l’un, dans le paysage audiovisuel, et l’autre, dans le milieu de l’élevage, se sont imposés et sont devenu incontournables.

Les détracteurs de tous bords ne manquaient pas d’arguments… Pour les uns, ce concours était très mal positionné dans le temps. En pleine période de semis des maïs, dans notre région de polyculture/élevage, ils prédisaient que les éleveurs ne se libéreraient pas. Et puis, une manifestation professionnelle au cœur d’une foire grand public ne pouvait qu’être vouée à l’échec.

Un petit parmi les grands

Allons donc, Bordeaux, c’est le vin! Mais vouloir y organiser un rassemblement régional des Blondes d’Aquitaine, des Prim’Holstein et autres Bazadaises, «On marchait sur la tête». Et pourtant, deux décennies plus tard, la ténacité des organisateurs, qui ont eu la foi chevillée au corps, a payé et Aquitanima s’est imposé sur le podium des très grands rendez-vous de l’élevage français.

Cet historique a été relaté par Dominique Graciet lors de la soirée festive marquant le vingtième anniversaire. «L’important, ce n’est pas la taille du salon, mais l’envie qu’il suscite auprès des éleveurs» lancera avec malice le président de la chambre régionale d’agriculture.

Désormais, entre Rennes et Clermont-Ferrand, il y a Bordeaux! En matière de concours bovins, Aquitanima «joue dans la cour des grands» se plaît à souligner Bruno Millet, chargé des événements professionnels du salon régional de l’agriculture de Bordeaux. À l’instar du Space breton et du Sommet de l’élevage auvergnat, le rendez-vous bordelais est devenu une date incontournable pour les éleveurs de Limousines, de Prim’Holstein, de Blondes d’Aquitaine et de Bazadaises.

Cercle vertueux

Initiée alors que la foire de Bordeaux cherchait à donner un second souffle à son pôle agricole, l’idée d’organiser des concours de races était une véritable gageure, reconnaît Pierre Lesparre, commissaire. En effet, l’Aquitaine n’est pas réputée comme une “grande” région d’élevage, contrairement au Massif Central ou à la Bretagne, mais ses élevages se devaient d’avoir une vitrine à la hauteur de la qualité de leur génétique.

Subtile alchimie de rencontres très professionnelles dans un cadre beaucoup plus grand public, le tout dans une ambiance festive, décontractée et conviviale comme il sied au Sud-Ouest, Aquitanima est très apprécié des éleveurs. «On refuse toujours plus d’animaux et le phénomène s’amplifie d’année en année» avoue Bruno Millet. Décrocher une place dans les stalles du hall 4 du parc des expositions de Bordeaux devient de plus en plus chaud. «Pour l’ensemble des concours, on est au taquet» précise Pierre Lesparre.

Les infrastructures n’étant pas extensibles à l’infini, les organisateurs d’Aquitanima ont fait, sciemment, le choix de limiter le nombre des animaux inscrits afin de préserver la meilleure qualité d’accueil possible et l’esprit unique qui en fait sa notoriété et que recherchent justement les éleveurs. «Cela nous oblige à privilégier la qualité à la quantité» poursuit Pierre Lesparre. Et c’est bien là la quadrature du cercle. En étant de plus en plus sélectif, Aquitanima gagne, à chaque édition, en qualité, ce qui attire de plus en plus de candidats!

Concours sans frontières

Très vite, Aquitanima a exercé sa force d’attraction sur les régions voisines et limitrophes. Au départ, les éleveurs gersois et des Hautes-Pyrénées ont accompagné timidement leurs collègues landais, basques et béarnais, comme ils le font quand ils «montent» ensemble au salon de Paris. Et puis, petit à petit, le cercle des éleveurs qui apprécient de pouvoir «manger au cul des vaches» s’est élargi.

Ainsi, bien avant l’heure de la réforme territoriale, Aquitanima avait déjà étendu sa zone d’attraction à tout le Sud-Ouest. De régional, la manifestation est rapidement devenue inter-régionale avec des éleveurs venus de Midi-Pyrénées, du Limousin, de Poitou-Charentes et même d’Auvergne avec un fidèle contingent d’éleveurs du Cantal. Depuis cinq ans, les concours ont même pris une dimension internationale avec la participation d’éleveurs ibériques.

À la lumière et sur la lancée de cette jeune et brillante aventure, le pari lancé par Dominique Graciet de faire d’Aquitanima «la principale foire, avec concours de races, de tout le sud-ouest européen» devrait pouvoir être atteint d’ici le trentième anniversaire. Rendez-vous est pris!

Benoît Lalanne

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