Publié le 03/06/2016 à 15h24 /

La procédure de calamité agricole est lancée dans les Pyrénées-Atlantiques

// Suite aux deux violents épisodes orageux, du vendredi 27 mai et du samedi 28 mai, qui ont frappé une très large zone s’étalant du Pays basque intérieur jusque dans le Gers, la chambre d’agriculture, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs des Pyrénées-Atlantiques demandent aux pouvoirs publics de lancer la procédure reconnaissance de calamité agricole.

Des maïs recouverts de boue.

Afin de mesurer l’ampleur du phénomène et constater la nature des dommages, une délégation des trois organisations agricoles a effectué une tournée sur le terrain, le lundi 30 mai. Au cours de cette tournée, ils ont constaté de gros dégâts.

Les fourrages ont été couchés par les orages, et sous l’amas de grêle, la végétation a gelé. «Ils sont soit difficiles à exploiter, soit inutilisables car leur valeur est dénaturée» constate Guy Estrade. Toutefois, ils devront être exploités au plus vite, dans un contexte météo perturbé, pour permettre la repousse des prairies. Quoi qu'il en soit, il manquera du fourrage et les éleveurs seront pénalisés.

À cela s’ajoutent les pertes sur les cultures — particulièrement sur les semis de maïs — les coulées de terre et de boues qui vont accroître les difficultés que connaissent déjà les agriculteurs. Sur les vignes et les vergers, ils ont constaté des pertes de fond importantes. Enfin, des bâtiments ont été inondés, notamment en filière avicole, entraînant des pertes d’animaux.

Pour Guy Estrade, «la reconnaissance de calamité agricole est nécessaire, même si nous savons que ça ne compensera pas les pertes subies. Il ne s’agira, dans tous les cas, que d’une aide pour faire face à de lourdes pertes». Suite à cette demande, l’administration déclenchera début de semaine prochaine une mission d’enquête. Et une tournée du comité départemental d’expertise sera organisée, vraisemblablement le mardi 7 juin.

Renforcer le réseau de lutte contre la grêle

Ces dégâts très lourds, «auraient pu être beaucoup plus importants si le réseau de lutte contre la grêle n’avait pas été déclenché…» tient à préciser Guy Estrade. En effet, dès qu’une détection de risque est transmise par Météo France à l’Adelfa 64 (Association départementale d’étude et de lutte contre les fléaux atmosphériques), le mécanisme est mis en route.

«Ce fut le cas vendredi et samedi, explique Jean Lamazou, président de l’Adelfa. Nous avons déclenché les 38 postes de protection du département à partir de vendredi 16 heures et jusqu’à samedi 23 heures…». Ces postes diffusent des particules dans l’atmosphère dans le but de multiplier le nombre de grêlons et donc d’en diminuer la taille. L’objectif recherché est de diminuer leur impact à leur arrivée au sol.

«La méthode est reconnue» insiste Jean Lamazou. L’efficacité est estimée à 50% et le système est véritablement efficient s’il est déclenché quatre heures avant l’épisode de grêle. «Si ce réseau n’avait pas été déclenché, l’ampleur des dégâts aurait pu être de l’ordre de ce qu’avait connu le madiranais il y a deux ans» souligne Jean Lamazou.

Cette protection est donc profitable à l’agriculture mais aussi à l’ensemble de la population. D’où l’appel que lance le président de la chambre d’agriculture: «nous devons nous rassembler, et notamment avec les collectivités territoriales, afin de renforcer ce dispositif et soutenir l’Adelfa 64…».

 

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