Publié le 05/12/2016 à 10h40 /

Et si l’Europe se donnait les moyens d’être autosuffisante en maïs

// La Confédération européenne de la production de maïs a émis l’idée de produire les millions de tonnes importées dans l’UE, à condition d’obtenir des réponses à la volatilité des marchés.

La Confédération européenne des producteurs de maïs souhaite produire les 10 millions de tonnes importées chaque année par l'UE.

«Est-ce qu’on ne peut pas se fixer comme objectif de produire ces 10 millions de tonnes de maïs que nous importons?», dans l’Union européenne, a lancé le président landais de la Confédération européenne des producteurs de maïs (CEPM), Daniel Peyraube. Pour y parvenir, il réclame notamment de pouvoir «se protéger des aléas». Et de citer l’exemple des États-Unis, où les producteurs peuvent compter sur «(des aides) contracycliques, l’assurance, la fiscalité, l’innovation».

Lors d’une table ronde durant les “Journées maïs” à Avignon, le consultant Ralph Ichter (Euroconsultants) a souligné le succès du système d’assurance américain, qui couvre jusqu’à 85% des surfaces agricoles. L’explication de cette réussite vient d’«un partenariat public-privé fort», selon lui.

Assurances contre aides directes

Interrogés sur les outils pour préserver le revenu des maïsiculteurs européens, les participants à l’assemblée ont fustigé la politique menée à Bruxelles. «Je suis partisan de s’inspirer de la méthode américaine», a déclaré le Béarnais Christian Pèes, président du think-tank Momagri. Il a appelé à remettre en cause les aides directes: «Le budget de la PAC sera beaucoup moins attaquable». Max Shulman, président du groupe de travail céréales au COPA-Cogeca (organisations et coopératives agricoles de l’UE), s’est aussi déclaré favorable à la construction d’une politique assurantielle européenne.

Hormis l’idée de protéger les agriculteurs vis-à-vis des aléas, Daniel Peyraube, qui chapeaute aussi l’AGPM en France, a défendu l’accès aux facteurs de production. «Pourquoi y a-t-il entre nous des distorsions?», a-t-il lancé, se comparant avec les producteurs d’Outre-Atlantique et d’Asie.

En cause, des produits de protection des plantes «qui nous sont confisqués», ou encore des nouvelles techniques de sélection végétale dont les maïsiculteurs européens aimeraient profiter. La CEPM a par ailleurs exprimé «la volonté de défendre la contractualisation» qui permet d’«avoir des exploitations robustes, qui peuvent affronter les crises avec un peu plus de sérénité», selon Daniel Peyraube.

 

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