Publié le 27/09/2017 à 13h58 /

La région Nouvelle-Aquitaine aura ses États généraux

// Le président de la chambre régionale d’agriculture, Dominique Graciet, a dressé un état des lieux des filières agricoles de la Nouvelle-Aquitaine et annoncé la tenue d’États généraux régionaux en octobre.

Le président de la chambre d’agriculture Nouvelle-Aquitaine, Dominique Graciet, a dressé un état des lieux de la situation agricole, avec quelques satisfactions, mais aussi beaucoup de préoccupations.

Lors de la conférence de rentrée de la chambre régionale d’agriculture, organisée le 19 septembre à Bordeaux, le président, Dominique Graciet, a dressé un état des lieux de la situation agricole, avec quelques satisfactions, mais aussi beaucoup de préoccupations. Tout d’abord, une initiative jugée globalement positive : les États généraux de l’alimentation, programmés sur cinq mois, qui visent dans leur définition «à relancer la création de valeur», à permettre son «équitable répartition» et au «paiement de prix justes».

Néanmoins, Dominique Graciet trouve étonnant que la présidence de l’atelier intéressant le plus les agriculteurs ait été confiée aux patrons de Système U et de Danone. «C’est tout de même fort de café d’exclure les agriculteurs. Politiquement, c’est une maladresse. On espère tout de même que le Gouvernement sera impartial».

Un scepticisme renforcé par le constat «qu’à ce jour, les pouvoirs publics n’ont pas rempli leurs engagements vis-à-vis du monde agricole» à propos des dossiers de l’influenza aviaire, du paiement des aides PAC 2015 et 2016, etc. Dominique Graciet ne ménage pas le précédent ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, qui aurait annoncé des dispositifs «sans les provisionner».

Déclinaison en Nouvelle-Aquitaine

Si ces États généraux, selon le président de la chambre régionale, «partent d’une bonne intention», la profession s’interroge toutefois sur l’efficacité des «mécaniques proposées», de leur délai d’application, de leur possibilité de mise en œuvre si elles restent dans le cadre franco-français et ne sont pas reprises dans la PAC.

Quoi qu’il en soit, il y aura une déclinaison de la démarche en Nouvelle-Aquitaine, la DRAAF, le conseil Régional et la chambre régionale d’agriculture s’étant associés pour l’organiser courant octobre. On débattra autour du thème «comment les filières de qualité de la région Nouvelle-Aquitaine peuvent contribuer à créer davantage de valeur et à répondre aux attentes de la société et des marchés». Ce qui devrait conduire à parler de l’ancrage des filières qualité aux territoires, des circuits courts, de la recherche et de l’innovation, des thèmes qui vont aussi dans le sens de la politique agricole du conseil régional.

Forte disparité des situations

Dominique Graciet, qui a procédé à un tour d’horizon sur le sujet, souligne les disparités de revenu entre les exploitations, ainsi que les productions. Selon le réseau d’information comptable agricole (RICA) en 2015, le revenu moyen se situait à 28.000 euros par UTA et par an. Les revenus des grandes cultures et des principales productions animales étaient en dessous de cette moyenne.

«Si une partie des exploitations a de bons résultats, une part d’entre elles demeure au bord du chemin». Le prix du lait se redresse, mais la tendance est encore insuffisante et ne permet pas de stopper l’hémorragie des producteurs et de la collecte (en baisse de 6%). La perspective est cependant encourageante côté lait bio, avec un marché potentiel de 100 millions de litres.

Dans le domaine de la volaille, «les difficultés s’enchaînent» et les entreprises sont contraintes «de rationaliser les abattoirs», de compresser le personnel (en agissant sur l’intérim), et les banques «deviennent difficiles». La situation entraîne, si ce n’est une pénurie, un ponctionnement des stocks, et donc une hausse des prix qui se reportera sur le magret et le foie gras.

Retour des vols migratoires et de l’inquiétude

Le président de l’assemblée consulaire a noté que la filière de palmipèdes gras va, cet automne, saison des vols migratoires, vivre une nouvelle fois une période angoissante, et qu’il est important que les précautions de biosécurité soient respectées. Il a indiqué que l’idée d’une vaccination généralisée est étudiée dans le cadre du cluster santé animale. Il en résulterait cependant des inconvénients : blocage des exportations, réaction des consommateurs…

Selon les statistiques, les revenus de la viticulture demeurent élevés, mais celle-ci est cette année victime du gel : on prévoit un déficit de récolte de 30% en Charente, de près de 50% dans le Bordelais. Les résultats sont relativement satisfaisants pour le blé (rendements inférieurs à la moyenne toutefois) comme pour le colza et le tournesol. Mais les cours sont pénalisés par une offre venue d’Ukraine et de Russie, et par la parité défavorable euro/dollar.

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