Publié le 20/10/2017 à 10h41 /

Coops de Nouvelle-Aquitaine et grande distribution confortent leurs relations

// Le premier forum de rencontre entre les coopératives agricoles de la Nouvelle-Aquitaine et quatre enseignes de la grande distribution (Auchan, Carrefour, Casino et Système U), s’est tenu le 5 octobre à Bordeaux, avec, pour objectif, de «mieux travailler ensemble».

En réponse à Denis Baro, président de Coop de France Nouvelle-Aquitaine, Yvan Otschapowski, président de la FCD Nouvelle-Aquitaine soulignait le caractère «inédit» de cette rencontre et son intérêt pour «mieux travailler ensemble».

«Je ne viens pas à ce salon dans le but d’ouvrir de nouveaux marchés et, d’ailleurs, on travaille déjà avec les quatre enseignes invitées», explique Bertrand Pedeflous. Le responsable commercial de la cave de Jurançon «cherche surtout à conforter les relations clientèle, à présenter les nouveaux produits et les nouveaux packagings. Et comme ce salon est un moment convivial, on est aussi plus détendu pour évoquer les soucis logistiques, quand il y en a». Ce témoignage donne le ton de ce premier forum, qui s’est tenu le 5 octobre à Bordeaux, à l’initiative de Coop de France Nouvelle-Aquitaine et de la Fédération du commerce et de la distribution Nouvelle-Aquitaine (FCD), avec le soutien financier de la Région.

4 filières et 43 coops

Quatre enseignes — Auchan, Carrefour, Casino et Système U — étaient représentées. Soit près de 150 acheteurs. Ce forum a également regroupé 43 coopératives qui représentaient quatre filières : vin, produits laitiers, viande et fruits et légumes. Ainsi, Primland en a profité pour mettre l’accent sur le Nergi, le baby kiwi à grignoter, son nouveau produit encore peu connu de ses clients. Quant aux Fermiers du Sud-Ouest, une des quatre marques commerciales du groupe Maïsadour présentes ce jour-là, ils mettaient en avant leur gamme avec un accent particulier sur leur jeune marque Le Poulet d’ici. «Il s’agit d’un poulet standard 100% local, lancé il y a environ 18 mois», précise Nicolas Villacampa, directeur commercial du pôle terroir.

Au stand de la cave des Vignerons de Tursan, Frédéric Rivaud, responsable commercial, note que «les prospects rencontrés sont assez surpris de découvrir l’étendue de la gamme de nos vins». Pour les salaisons corréziennes Boutot, filiale du groupe Euralis depuis 2011, l’objectif est plutôt axé sur la prospection commerciale dans le Sud-Ouest mais «sans pression d’achat, précise Jean-Pierre Buoro, responsable commercial. Ce salon ouvre des portes et permet de mieux connaître les attentes des différents magasins».

Une vitrine pour les coops

En plus d’être une vitrine de découverte de la diversité des produits régionaux, ce premier forum a effectivement comme ambition de conforter les partenariats. «Nous sommes là pour construire des relations gagnant-gagnant et pour dépasser les clivages» soulignait Denis Baro, président de Coop de France Nouvelle-Aquitaine. Concernant les partenariats déjà existants, «Coop de France est incontournable, insiste Denis Baro, car elle possède, entre autres, une belle expertise sur la traçabilité et l’environnement à travers la démarche Agri-Confiance ainsi que sur le volet responsabilité sociétale des entreprises (RSE)».

Souhaitant que l’état d’esprit dans lequel s’organise ce salon ne soit pas une simple «posture», Denis Baro citait Serge Papin, président de Système U et d’un des ateliers des États généraux de l’alimentation. Dans son analyse de la valeur, Serge Papin a en effet fustigé l’injustice que vit le monde agricole, comme, par exemple, dans les relations commerciales. Ainsi, quand «le Nutella est subventionné par la pomme Royal Gala», le distributeur obtient une marge moyenne en fruits et légumes à 30 ou 40%, alors que celle des produits les plus vendus est à moins de 10%.

Yvan Otschapowski, président de la FCD Nouvelle-Aquitaine soulignait le caractère «inédit» de cette rencontre. «Notre jeune fédération régionale a comme objectif le renforcement du maillage territorial», expliquait-il. En prolongement de l’engagement en matière de RSE, l’enjeu majeur est «le partage de la valeur». Le prix de vente doit tenir compte «du travail qui est fait sur la qualité, de son coût». Il importe de «redonner la place aux produits, rassurer le client, vendre le produit à son juste prix et arrêter les gros prix barrés qui déstabilisent le client». Dans ce contexte, «des actions comme celle d’aujourd’hui permettent de mieux travailler ensemble».

M.-N. Charles

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