Publié le 15/01/2018 à 08h15 /

Euralis restructure son pôle alimentaire

// Le groupe Euralis vient d’annoncer un plan de restructuration de son pôle alimentaire en proie à de lourdes pertes financières. Cela se traduirait par la fermeture des sites de Dunkerque et Brive, et le développement des unités d’Yffiniac (Côtes-d’Armor) et de Maubourguet (Hautes-Pyrénées). Ce projet entraînerait la suppression de 313 postes, la création de 157 autres et 44 reclassements en interne, et un plan d’investissement de 45 millions d’euros.

Le directeur général, Pierre Couderc (à droite aux côtés du président Christian Pèes), a annoncé que «les activités et l’organisation du pôle alimentaire doivent être transformées en profondeur pour surmonter les difficultés».

Dans un communiqué de presse, le groupe Euralis a annoncé ce 9 janvier, son intention de «transformer en profondeur ses activités commerciales et son organisation industrielle». Ces 5 dernières années, le pôle alimentaire — qui concerne notamment les marques Montfort, Rougié, Stalaven ou encore Qualité traiteur — a enregistré des pertes nettes cumulées de 63 millions d’euros et supporte une dette de 186 millions d’euros.

«Malgré l’amorce d’une amélioration, grâce à des mesures de réduction des coûts qui se sont traduites par un retour à un résultat d’exploitation positif d’environ 3 millions d’euros en 2017, les activités et l’organisation du pôle alimentaire doivent être transformées en profondeur pour surmonter efficacement les difficultés internes et externes qui le menacent», a ainsi déclaré Pierre Couderc, le directeur général d’Euralis.

Nouvelles activités sur le site de Maubourguet

Dans le détail, cette restructuration prévoit la fermeture des sites industriels de Dunkerque et de Brive «pour lesquels une recherche de repreneurs serait initiée», précise le communiqué de presse. D’autre part, poursuit Euralis, le site de Sarlat serait redimensionné et repositionné sur des petites séries à haute valeur ajoutée, tandis que les usines d’Yffiniac et de Maubourguet se développeraient avec l’intégration de nouvelles activités. Les autres sites industriels du pôle alimentaire ne connaîtraient pas d’évolutions significatives.

Sur le volet social, ce projet se traduirait par la suppression de 313 postes, la création de 157 autres et 44 supplémentaires seraient ouverts au reclassement interne au sein du groupe. Euralis prévoit de mettre en œuvre son projet «entre le second semestre 2018 et la fin décembre 2019, pour donner aux collaborateurs le temps et les moyens de réussir leur transition professionnelle». Enfin, le groupe coopératif «entend limiter les départs contraints en privilégiant le volontariat, la négociation sur le temps de travail et en encourageant la mobilité au sein du pôle alimentaire et du Groupe Euralis».

Le poids de la grande distribution

Plusieurs raisons sont avancées pour justifier ce plan de restructuration. Tout d’abord, «la pression sur les prix exercée notamment en grande distribution, dans un contexte économique atone où les consommateurs sont devenus particulièrement vigilants» explique en partie les pertes enregistrées par la branche alimentaire. Ensuite, «les sites industriels connaissent un taux de sous-activité chronique, autour de 50% en moyenne, et les coûts logistiques sont surdimensionnés par rapport au volume d’activité».

D’autre part, «l’activité traiteur pour les marques distributeurs est fortement déficitaire avec 8 millions d’euros de pertes en 2017, ce qui correspond à la quasi-totalité des pertes du pôle alimentaire». Enfin, «l’activité canard gras, qui représente 47% du chiffre d’affaires, est confrontée à une forte réduction des besoins en équipements industriels depuis 2013» et a été, de surcroît, mis à mal par les deux crises successives de l’influenza aviaire.

Un plan triennal d’investissements

«Le projet de transformation comporterait plusieurs axes stratégiques, précise également le directeur général du groupe. En premier lieu, un plan pour adapter l’outil de production à la demande, avec un niveau de performance adaptée et le recentrage des activités du pôle sur les marchés rentables. Il prévoit également un plan d’investissements de 45 millions d’euros sur 3 ans, notamment sur les structures et les équipements industriels, la transformation digitale et l’évolution des systèmes d’information. Enfin, l’organisation serait adaptée pour assurer une meilleure coordination entre les fonctions commerciales et industrielles. Les capacités d’innovation seraient renforcées grâce à la consolidation et au rapprochement des compétences R&D et marketing».

Les dirigeants d’Euralis affrontent donc la tempête avec la ferme intention de maintenir le navire à flot. «Ce projet a pour objectif de permettre au pôle alimentaire de faire face à ses difficultés économiques, de réduire son endettement et de retrouver une croissance robuste, afin de financer les investissements nécessaires pour répondre à l’évolution de ses marchés», souligne ainsi le communiqué.

Le pôle alimentaire d’Euralis compte sept sites industriels et trois plateformes logistiques. Il emploie 2.571 salariés et affiche un chiffre d’affaires de 475 millions d’euros. L’information et la consultation des représentants du personnel débuteront le 19 janvier prochain.

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