Chambres d’agriculture : FNSEA + JA renforcent leur position majoritaire
// Alors que les résultats définitifs des élections aux chambres d’agriculture 2019 n’ont toujours pas été officiellement publiés à ce jour, lundi 11 février, il est, toutefois, possible de tirer les grandes lignes de ce scrutin sur la foi des résultats collectés par l’APCA.
Premier enseignement : avec un taux de 45%, la participation est en fort recul par rapport au précédent scrutin (54,34%) qui avait déjà enregistré un repli. «C’est une érosion qu’on ne peut pas ignorer» regrette la FNSEA dans son communiqué de presse du 6 février. Néanmoins, «dans un contexte chamboulé par les évènements, avec une défiance pour toutes les élections, les agriculteurs se sont exprimés massivement dans le cadre de cette consultation, témoignant de l’importance qu’ils accordent à leurs corps intermédiaires», souligne Christiane Lambert.
À noter que la région se distingue avec une participation plus importante. La palme du civisme revenant au Lot-et-Garonne avec un taux de 57,39%, suivi par les Pyrénées-Atlantiques (54,23%), talonnées par les Landes (54%) et les Hautes-Pyrénées (53,56%). Avec 47,87%, le Gers fait un peu mieux que la moyenne nationale. Avec un taux de seulement 28,65%, la Gironde fait figure de très mauvais élève.
FNSEA + JA reprennent l’ascendant
Autre enseignement de ces élections : les listes FNSEA + Jeunes agriculteurs consolideraient la majorité absolue nationale avec un peu plus de 54,91% des suffrages exprimés (contre 53,39% en 2013), devant la Coordination rurale qui reculerait légèrement à 20,57% (21,12% en 2013) toujours devant la Confédération paysanne à 19,56% (19,66% en 2013). L’alliance fait même un bon de 5% dans les Pyrénées-Atlantiques. La présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, y voit le résultat «d’un véritable projet et d’une campagne de terrain». Même satisfaction pour Jeunes Agriculteurs : «ceux qui voyaient les listes FNSEA et JA à moins de 50% se sont un peu trompés», commente Jérémy Decerle, président de JA.
Si, 35 ans après l’ouverture au pluralisme, le paysage du syndicalisme agricole paraît stabilisé, ces élections ont donné lieu à un jeu de chaises musicales assez animé à la tête d’une dizaine de chambres départementales. Ainsi, la FNSEA et les JA ont conquis le Calvados (ex-Coordination rurale, CR), le Puy-de-Dôme (ex-liste commune CR-Confédération paysanne), La Réunion (ex Conf’), et la Charente (ex CR).
Qui perd gagne
La Coordination rurale prend, en revanche, la tête de deux nouvelles chambres d’agriculture, la Vienne et la Haute-Vienne. De son côté, la Confédération paysanne prend la tête de deux chambres, Mayotte et la Loire-Atlantique. La Guadeloupe passe entre les mains d’une coalition inédite Modef-Jeunes Agriculteurs. À noter qu’une seule une chambre tenue par un syndicat minoritaire en 2013 l’est restée en 2019 : le Lot-et-Garonne de la CR.
Désormais, il reste à «tirer les enseignements de l’ensemble de votes, […] analyser pourquoi il y a eu une baisse dans certains départements, pourquoi il y a eu une progression, et là où l’on a perdu, il faudra accompagner nos équipes», explique Samuel Vandaele, secrétaire général de JA. Un travail de terrain qui sera aussi particulièrement utile pour continuer à convaincre les agriculteurs de l’importance de leurs corps intermédiaires.