Collant à l’actualité dominée par le mouvement des Gilets jaune, le Brexit et les prochaines élections pour le Parlement de Strasbourg, la séance publique du congrès tournera, cette année, autour de deux thèmes : l’Europe et le rôle des corps intermédiaires. Mais, la FNSEA devrait, tout d’abord, se féliciter de du score enregistré lors des dernières élections aux chambres d’agriculture, puisque la centrale paysanne a obtenu 55,31% des voix, contre 53,39% en 2013. Il faudra aussi tirer les leçons de cette victoire dans un contexte de tension sociale qui agite l’Hexagone depuis déjà plusieurs mois.

«Nous sommes très fiers de cette campagne menée en duo avec Jeunes agriculteurs, cette victoire est d’autant plus importante dans le contexte des Gilets jaunes», se félicite Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA. Elle estime d’ailleurs que si les agriculteurs, et notamment le réseau FNSEA, ont peu pris part au mouvement, c’est que le syndicalisme agricole joue un rôle structurant, canalisant les attentes des agriculteurs, ce qui n’est pas le cas de tous les syndicalismes.

La première journée qui se tiendra, comme d’habitude, à huis clos permettra de faire remonter du terrain le sentiment des agriculteurs «nous voulons profiter de ce congrès pour entendre ce que les agriculteurs ont à dire afin de monter un projet en adéquation avec notre réseau», précise Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA, lors de la conférence de presse de présentation du congrès.

Des orientations en phase avec les agriculteurs

Sociologues et économistes, décortiqueront et analyseront le mouvement des Gilets jaunes, mais aussi la place et le rôle des corps intermédiaires, qui sont parfois «bafoués». Pour Jérôme Despey il est nécessaire que le gouvernement s’appuie davantage sur ces structures. «Cette séquence devrait nous donner les grandes orientations de la FNSEA pour les années à venir», souligne le secrétaire général de la FNSEA. «Il est important d’analyser le rôle des corps intermédiaires en prenant en compte les spécificités du monde agricole, afin d’adapter notre organisation. Nous avons à cœur de rester connectés aux attentes des agriculteurs», ajoute la présidente de la FNSEA.

Pour rester en phase avec l’actualité, la matinée du 28 mars sera dédiée à l’Europe. «Il nous semble nécessaire d’aborder le sujet, déjà, car nous sommes à quelques semaines des élections européennes, mais aussi parce que la réforme de la future PAC est en construction et que le Brexit approche, même si sur ce dernier sujet le flou est de mise», souligne Christiane Lambert. «Les agriculteurs sont inquiets, l’Europe est notre maison», renchérit la présidente de la FNSEA. Le ministre de l’agriculture qui clôturera le congrès et la FNSEA ne manquera pas de l’interpeller pour, notamment, le pousser à s’engager à travailler sur la gestion des risques.