Publié le 29/10/2019 à 10h28 /

Une année 2019 dynamique pour les agroéquipements français

// Pour les fabricants français d’agroéquipements, l’année 2019 s’annonce tout aussi favorable que le précédent exercice. C’est ce que révèle l’enquête annuelle de conjoncture de la filière présentée dernièrement par Axema, l’Union des industriels de l’agroéquipement. Toutefois, d’après certains éléments conjoncturels, la croissance devrait ralentir en 2020.

Si l’année 2019 s’annonce exceptionnelle pour les fabricants français, la croissance devrait ralentir en 2020.

«2018 a été une année de retournement et dans sa continuité la croissance s’est poursuivie au premier semestre 2019». C’est par ce constat positif que Frédéric Martin, président d’Axema, a introduit la présentation de l’enquête de conjoncture. En effet, le marché français des agroéquipements en neuf a enregistré une croissance de 15% au cours du premier semestre 2019.

Pour David Targy, responsable du pôle économique d’Axema, cette croissance s’explique par trois facteurs. Le premier est une conjoncture agricole favorable, les revenus et les marges du secteur agricole ont progressé de façon sensible. La situation s’est notamment nettement améliorée dans les grandes cultures et la viticulture, après une année 2017 en demi-teinte.

Un marché français exceptionnel

Le deuxième levier est l’effet de rattrapage. Les investissements en matériel longtemps différés, notamment dans les grandes cultures, ont été réalisés en2018 et2019. Enfin, le troisième facteur est l’effet «valeur». Axema constate une évolution de la demande vers les matériels de qualité et d’une certaine puissance, mais surtout de plus forte technologie et d’intelligence qui coûtent donc plus cher. À titre d’exemple, la puissance moyenne d’un tracteur standard est passée de 120 chevaux en 2008 à 145 chevaux en 2019.

Dans l’Union Européenne, la bonne santé du marché français fait figure d’exception, précise David Targy. Les industriels français de matériel agricole, qui réalisent la moitié de leur chiffre d’affaires à l’export, connaissent donc une croissance plus modérée que celle des industriels importateurs sur le marché français.

Ainsi, les constructeurs français ont enregistré une croissance de seulement +5% de leur chiffre d’affaires au premier semestre 2019, contre 5,9% en 2018. Les exportations de matériels agricoles ont fortement régressé au deuxième trimestre 2019, chutant de -8,3% au deuxième trimestre 2019, après trois premiers mois positifs (+6,8%).

Ralentissement de la croissance

Si, dans l’ensemble, la conjoncture a été très favorable pour le secteur de l’agroéquipement en 2019, Axema appelle à la prudence. En effet, les industriels anticipent un ralentissement de l’activité en France. Cette perspective s’explique par plusieurs facteurs. Le premier est la baisse des prix agricoles au cours de l’été dernier et une baisse de la production dans certains secteurs clés, comme la viticulture dont la production est en recul de 12%. En élevage, si certains secteurs, comme les porcs et les bovins laits, sont bien orientés, d’autre en revanche, comme la volaille et la viande, souffrent.

Ces éléments poussent Axema à être réservée dans ses pronostics sur la fin d’année 2019. Ainsi, pour l’ensemble de l’année en cours, l’union prévoit une évolution globale en valeur de +8% du marché du matériel agricole de première main contre 11% l’année passée.
Donc, si les industriels restent confiants pour l’an prochain, ils émettent, tout de même, une réserve pour les prévisions 2020. L’enquête de conjoncture d’Axema montre ainsi qu’ils sont dans l’expectative pour estimer le marché français en 2020. Ils sont une majorité (55% des sondés) à penser que le marché français des agroéquipements va se stabiliser en 2020. Dans ce contexte la perspective d’évolution du marché global en 2020 est estimée à – 5% par rapport à 2019. Il devrait ainsi se retrouver au même niveau qu’en 2018.

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