Publié le 14/11/2019 à 15h52 /

Congrès du maïs 2019 : l’AGPM s’engage sur les voies de la durabilité

// À l’occasion de son congrès annuel qui s’est tenu les 13 et 14 novembre à Toulouse, l’AGPM a présenté sa nouvelle stratégie qui se décline dans un plan en trois axes et mise sur les certifications environnementales.

Daniel Peyraube, le président de l’AGPM, a présenté l’engagement de la maïsiculture vers plus de durabilité à travers des objectifs chiffrés en matière de certification HVE et de captation de carbone.

La nouvelle stratégie du maïs, présentée par Daniel Peyraube, président de l’AGPM (Association générale des producteurs de maïs), aux participants du Congrès du maïs, qui se tenait à Toulouse les 13 et 14 novembre, repose sur le dialogue avec le gouvernement et les ONG. «Il faut co-construire un partenariat avec ceux qui dénigrent notre production, explique-t-il. Nous devons accompagner la mutation que connaît aujourd’hui la société et tracer un chemin vers ceux qui sont contre nous.»

Lors de son intervention, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, a confirmé qu’il fallait s’engager pour la durabilité du maïs. L’AGPM propose pour cela un plan composé de trois axes et 21 actions. En premier lieu, les maïsiculteurs doivent aller vers la certification environnementale HVE3 (Haute valeur environnementale de niveau 3), qui pourrait être reconnue dans le cadre du paiement pour services environnementaux, qui pourrait faire partie de la nouvelle PAC.

L’opportunité des crédits carbone

«Cet outil est une opportunité, notre ambition est que 10.000 exploitations soient certifiées d’ici à 2025, poursuit le président. Nous serons alors capables de générer un million de tonnes de crédits carbone.» Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, a indiqué qu’il se battait pour que la certification HVE3 soit prise en compte, sur le plan national, dans la future PAC. Il regrette que la Commission européenne soit un peu raide sur le sujet.

Le deuxième axe du plan repose sur la compétitivité et la création de valeur dans les territoires, ce qui comprend une segmentation des productions et des utilisations du maïs, comme la transformation en semoule, corn-flakes, pop-corn ou bioéthanol. «Nous avons décidé de retravailler ce sujet en lien direct avec les entreprises et le territoire, détaille Franck Laborde, secrétaire général de l’AGPM. Nous devons cesser, à l’avenir, de viser les marchés mondiaux. Aujourd’hui, la valeur ajoutée est locale.»

Enfin, le troisième axe porte sur les nouveaux services que le maïs peut rendre à la société, à l’image de la société Nataïs, productrice de pop-corn dans le Gers, qui va rémunérer ses producteurs pour le carbone capté grâce à leur technique culturale. «L’aptitude de la plante de maïs à stocker du carbone n’est pas connue du grand public, ni valorisable dans le label bas carbone», précise Franck Laborde. «L’AGPM va travailler sur ce sujet qui pourrait ramener de la valeur sur les fermes», ajoute-t-il.

50 nouvelles retenues d’eau

«Le maïs stocke deux fois plus de carbone que la forêt», insiste Christiane Lambert. Le ministre a confirmé qu’en misant sur la certification et le label bas carbone, les maïsiculteurs étaient sur la bonne voie. «Je ne peux plus accepter d’entendre que l’élevage et le maïs posent problèmes dans le cadre du réchauffement climatique», s’est-il agacé.

Didier Guillaume a aussi indiqué qu’un tout nouveau texte, rédigé avec l’Agence de l’eau, prévoit la création de 50 retenues d’eau sur dix-huit mois, à partir de janvier prochain. Les préfets ont eu la consigne d’autoriser les projets. Il souhaite également porter en débat public, au début de l’année prochaine, une proposition sur l’assurance récolte pour aller vers un système assurantiel européen.

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