Publié le 24/04/2020 à 08h48 /

Quatre pistes de lutte contre les dégâts des oiseaux sur les semis de tournesol

// Préparations répulsives, effarouchement, réduction de la période sensible ou encore stratégie de confusion sont les pistes explorées par Terres Inovia depuis 2016 pour limiter les dégâts des oiseaux sur les semis de tournesol.

Les moyens de lutte restent limités, cependant leur combinaison peut atténuer considérablement les dégâts des oiseaux sur les jeunes plantes de tournesol.

Depuis 2016, Terres Inovia s’est investi massivement sur le dossier des dégâts d’oiseaux au semis et à la levée du tournesol en conduisant des travaux dans le cadre de projets nationaux et régionaux. La synthèse complète de l’ensemble des pistes explorées, avec une estimation de leur coût, est disponible sur le site www.terresinovia.fr.

1 Effarouchement avec des modèles innovants
La méthode d’effarouchement la plus efficace reste la présence humaine aidée, au besoin, d’équipement type pistolet, mais elle demeure bien entendu difficile à mettre en œuvre sur des surfaces étendues.

Trois modèles innovants ont été évalués dans le cadre des partenariats. Le modèle Avitrac équipement programmable émettant des cris de détresses et de prédateurs, a obtenu de bons résultats par les expérimentateurs de terres Inovia. Les deux autres modèles (drone terrestre couplé à un effaroucheur et le pendule réfléchissant utilisant la sensibilité des oiseaux à la polarisation de la lumière), restent encore à perfectionner.

À côté de ces solutions technologiques, les fauconniers offrent des prestations efficaces mais coûteuses pour une seule exploitation d’après le retour d’expérience réalisé à la station d’expérimentation Terres Inovia d’En Crambade (31). Ainsi, lorsque l’environnement d’un ensemble de parcelles à protéger s’y prête, plusieurs agriculteurs peuvent s’associer pour faire intervenir un fauconnier. Des drones biomimétiques peuvent aujourd’hui remplacer les rapaces, mais la démarche reste la même (Robird® par exemple).

2 La stratégie de confusion avec un semis sous couverts est efficace, sous réserve de bien gérer la destruction du couvert.
Rendre plus difficile la détection des plantules, tel est l’objectif d’un semis de tournesol dans un couvert développé. Terres Inovia et ses partenaires ont testé plusieurs espèces de couverts, de densité, de date de semis, de mode et de période de destruction.

Les résultats obtenus à ce jour montrent un effet sur la réduction des attaques d’oiseaux avec un couvert semé en sortie hiver. La difficulté porte sur sa destruction. En effet, le couvert doit être détruit assez rapidement pour limiter le risque de concurrence avec la culture, tout en étant maintenu jusqu’à la première paire de feuilles du tournesol pour jouer son rôle. La destruction du couvert peut être anticipée en fonction de la croissance du tournesol et des prévisions météo.

3 Répulsifs : pas de miracle à ce jour
Si aucun produit répulsif des oiseaux n’est homologué, à ce jour, pour un usage tournesol, diverses préparations à allégation répulsive sont toutefois commercialisées et ont été évaluées par Terres Inovia. De nouveaux produits sont testés également, sur proposition des firmes, en amont d’une éventuelle homologation mais à ce jour aucun résultat positif n’a été obtenu.

4 Jouer sur la vigueur au départ du tournesol avec un engrais Starter : une piste décevante
Réduire la durée de la phase sensible, de la levée à la première paire de feuille, permettrait de réduire les risques de dégâts, c’est pourquoi l’usage d’un engrais dit starter réputé pour donner de la vigueur au démarrage a été testé. Les essais ont porté sur trois produits et utilisés selon les recommandations des fabricants : Ecobios, Trika® Expert et Microplus.

Aucun de ces trois produits n’a montré de différence sur la durée de phase sensible aux oiseaux par rapport au témoin non traité. Le respect des fondamentaux d’un semis réussi sera ici le meilleur levier : date de semis, état du lit de semence, conditions météo, réglage et conduite du semis.

L’amélioration de la vigueur à la levée des variétés, sera une autre piste à explorer. La preuve d’une éventuelle variabilité génétique sur ces caractères n’a toutefois pas été apportée à travers les notations menées sur nos réseaux d’essais. L’analyse se poursuit avec d’autres jeux de données.

D’après Terres Inovia

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