Publié le 18/05/2020 à 07h11 /

Perspectives de croissance plus modérée sur le marché mondial de la viande

// La croissance de la production mondiale de viande devrait ralentir d’ici à 2028. La volaille, principal moteur de cette croissance, continuera de gagner en importance dans la production totale de viande. À court terme, les effets de la pandémie seront pré

La volaille, principal moteur de cette croissance, continuera de gagner en importance dans la production totale.

Avec 335 millions de tonnes équivalent carcasse en 2019, la production mondiale de viande serait inférieure de 1,0% à son niveau de 2018. Un écart par rapport à la tendance de croissance stable enregistrée au cours des deux dernières décennies à mettre, notamment, en lien avec l’impact de la peste porcine africaine en Chine et de sa propagation à plusieurs pays d’Asie de l’Est.

La production chinoise de viande aurait, en effet, chuté de 8% en 2019, compensant les augmentations de production observée chez plusieurs autres grands pays producteurs, tel que les États-Unis, le Brésil, l’Union européenne et l’Argentine. À long terme, cependant, l’offre de viande devrait continuer de s’accroître.

Dans ses projections à horizon 2028, la FAO estime, ainsi, que la production mondiale de viande devrait augmenter de 13% par rapport à la période de 2016-2018. Bien qu’elle varie d’une région à l’autre, cette augmentation devrait être essentiellement assurée à 74% par les pays en développement.

La classe moyenne, cœur de cible

À l’échelle mondiale, la croissance de la demande en protéines animales devrait se poursuivre mais à un rythme moins soutenu que sur les dix dernières années. La consommation de viande devrait atteindre 35,1 kg par habitant d’ici à 2028, soit une progression de 0,4 kg ou 1,2% par rapport à la période de référence. Cette augmentation sera essentiellement liée à celle des revenus de la population, en particulier dans les pays d’Asie et d’Amérique latine où il existe une classe moyenne importante.

C’est la volaille qui bénéficiera le plus de cette croissance, en représentant près de la moitié de la consommation supplémentaire de viande sur les dix années à venir. À l’inverse, la consommation mondiale de viande porcine par habitant devrait légèrement reculer au cours de la période de projection, principalement parce que ce type de viande ne tient pas une place importante dans l’alimentation au sein de nombreuses régions.

Des évolutions de prix contrastées

Concernant les prix de la viande, l’indice FAO a progressé tout au long de l’année 2019. Le raffermissement des prix, qui a concerné toutes les catégories de viande, a été soutenu par une demande mondiale, et notamment asiatique, plus vigoureuse.

Depuis le début de l’année 2020, en revanche, l’indice des prix de la viande s’est inscrit en recul. Cette baisse est principalement attribuable à la chute des cours internationaux des viandes ovine et bovine sous l’effet conjoint d’importantes disponibilités à l’exportation, en particulier en Océanie où les producteurs ont déchargé leurs stocks de troupeaux suite à la sécheresse, et du ralentissement des importations en répercussion de la crise sanitaire de Covid-19.

Selon les projections de la FAO, le prix de la viande, en valeur réelle, devrait s’inscrire en repli par rapport à la période de 2016-2018 du fait d’une croissance de la demande moins forte que celle de l’offre. Les exportations mondiales de viande (hors animaux vivants et produits transformés) devraient augmenter de 18% en 2028. Cela représente un ralentissement de la croissance des échanges de viande, dont le taux annuel moyen tombera à 1.4%, contre 3% au cours de la décennie précédente. À court terme et moyen terme cependant, les impacts de la pandémie de coronavirus seront déterminants dans l’évolution du marché car ils pourraient modifier et diversifier la physionomie des échanges de viande.

Chloé Charlot (Les Marchés)

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