Publié le 27/05/2020 à 09h45 /

Signes de qualité : l’indispensable reconquête du marché

// Alors qu’ils répondent parfaitement à l’engouement des consommateurs pour une alimentation made in France et respectueux de certaines valeurs, les produits sous signe de qualité ont souffert de la désorganisation des marchés pendant les deux mois de confinement.

Les signes officiels de qualité ont été particulièrement touchés par la fermeture des restaurants, des marchés traditionnels, des halles et des rayons de découpe.

Label rouge, indication géographique protégée (IGP), appellation d’origine protégée (AOP, AOC), spécialité traditionnelle garantie (STG)… Tous ces signes officiels témoignent de l’ancrage dans leur terroir et du respect de recettes historiques de plus de 700 produits alimentaires d’origine végétale ou animale. À ce titre, ils séduisent de plus en plus les consommateurs. Mais la fermeture des restaurants, des marchés ou des halles et des rayons de découpe des grandes surfaces a bloqué une part importante de leurs débouchés traditionnels.

Ainsi les huîtres IGP Marennes Oléron ont perdu 65% de leur chiffre d’affaires. Les filières ovines ont sauvé de justesse les ventes d’agneaux de Pâques grâce à des campagnes de communication onéreuses. D’autres filières ont dû modifier momentanément leurs cahiers des charges pour stocker une partie de la marchandise qui arrivait en pleine production.

Éleveur de veau d’Aveyron et du Ségala label rouge, Pierre Cabrit a été contraint de déclasser une partie de sa production. À défaut de trouver des acheteurs pour ses jeunes veaux, ceux-ci ont pris du poids et de l’âge et sont sortis des critères du label rouge. Dans cette filière, 10% des 18.000 veaux produits chaque année ont ainsi été déjà déclassés. «Avec le recul, on ne comprend pas la fermeture des marchés de plein vent et des halles», déclare-t-il.

Le label rouge en avance sur son temps

Toutefois, le maintient des grandes surfaces en activité a bénéficié à certaines filières, comme la farine mais aussi les œufs label rouge, dont l’explosion de la demande n’a pu être satisfaite. Pour Pierre Cabrit, également président de la fédération Fedelis, il faut accompagner les entreprises à s’adapter très rapidement à ces nouveaux modes de commercialisation comme la vente en ligne et les drives pour reconquérir les marchés.

«Il faut, aussi, communiquer sur ce qui est vertueux dans ces signes de qualité, comme le respect des animaux et de l’environnement, car nous sommes en ligne avec les attentes des consommateurs. Malgré ses 60 ans, le label rouge est à l’avant-garde» déclare-t-il. En effet, les consommateurs ne connaissent toujours pas les différents aspects des cahiers des charges de ces signes de qualité et notamment ceux qui concernent la protection de l’environnement, et l’hébergement des animaux. Des critères auxquels ils sont de plus en plus sensibles.

 

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