Publié le 28/09/2020 à 15h14 /

L’occitan, une langue ancrée dans son territoire

// L’Office public de la langue occitane pointe les risques de disparition d’une langue régionale pourtant plébiscitée par ses habitants.

La pratique culturelle de l’occitan est riche et variée. À l’image de l’œuvre du groupe de musique Nadau, qui célèbre la culture occitane depuis 1973. Photo Facebook

Appelé aussi langue d’oc, l’occitan compte 542.000 locuteurs de 15 ans et plus en Nouvelle-Aquitaine, en Occitanie et sur le territoire frontalier du Val d’Aran (Espagne). Afin de dresser un état des lieux, l’Office public de la langue occitane (OPLO) a réalisé une grande enquête sociolinguistique auprès de 8.000 personnes, en partenariat avec l’Eurorégion Nouvelle-Aquitaine/Euskadi/Navarre. Le compte rendu a été dévoilé début septembre.

«Préserver une langue, c’est tout simplement préserver une culture et une identité», note l’OPLO dans un communiqué de presse. Dans cette consultation, réalisée pour la deuxième fois depuis 10 ans, les habitants de Nouvelle-Aquitaine, d’Occitanie et du Val d’Aran déclarent que la culture occitane est indissociable de sa langue. 85% des personnes interrogées estiment que l’occitan permet aux gens de s’attacher à leur territoire et 92% souhaitent son maintien ou son développement. Par contre, s’il est encore plutôt bien compris, il n’est plus parlé, couramment et sans difficulté, que par 7% des personnes interrogées, avec une chute de 3 à 4 points en 10 ans.

Une langue vivante

L’occitan suscite pour autant un grand attachement : 43% de l’échantillon déclarent comprendre ne serait-ce qu’un petit peu l’occitan et 81% sont favorables au développement d’une offre d’enseignement de la maternelle au lycée. «L’enseignement est un vecteur incontournable de déploiement de la langue occitane souligne Charline Claveau, présidente de l’OPLO. De l’école maternelle, en passant par le secondaire et jusqu’à l’université, pour les enfants ou pour les adultes, les modalités d’enseignement et de transmission de l’occitan sont multiples. Une langue qui vit, c’est avant tout une langue qui se transmet».

Aujourd’hui, on parle occitan essentiellement au sein de la sphère privée (79%) et c’est surtout dans la presse de proximité que les personnes déclarent le lire (66%), avec un usage en hausse sur les sites Internet et les réseaux sociaux. Deux tiers des habitants interrogés souhaitent désormais une présence renforcée de l’occitan dans les médias : si la presse écrite quotidienne et hebdomadaire recueille 46% des suffrages, les sites de streaming ou de podcast sont devenus un vecteur d’information en occitan pour 62% des locuteurs de moins de 30 ans.

Deux tiers des habitants interrogés estiment que l’occitan doit sortir de la sphère privée, à l’école en premier lieu, et 8 personnes sur 10 se disent favorables à des actions publiques : 7 sur 10 sont plutôt favorables au développement des pratiques bilingues dans les lieux publics et 87% sont favorables à la proposition d’étoffer et de communiquer sur la pratique culturelle occitane (théâtre, concerts, festivals, cinéma).

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