Publié le 12/10/2020 à 08h41 /

Les industriels de l’agroalimentaire veulent répondre aux «nouvelles attentes» des consommateurs

// L’industrie agroalimentaire française ambitionne de parvenir à la souveraineté alimentaire en s’appuyant sur leur compétitivité et des relations commerciales loyales.

Les résultats de l’enquête Harris Interactive, réalisée en septembre 2020, montrent que les consommateurs portent une attention élevée à la composition des ingrédients et à leur impact sur la santé.

La crise sanitaire aura-t-elle des effets durables sur les comportements d’achats des consommateurs français, qui ont largement favorisé, ces derniers mois, les circuits de proximité et les produits d’origine nationale? C’est ce que tend à démontrer une étude du cabinet Harris Interactive1 sur les «nouvelles attentes des consommateurs», présentée mardi 29 septembre dernier lors de la conférence de rentrée de l’Association nationale des industries alimentaires (ANIA).

Les résultats de cette enquête, réalisée en septembre 2020 (une première sur le même thème avait été effectuée en mars, au début du confinement), confirment la volonté des personnes interrogées de «mieux manger», ce qui se traduit par une attention toujours élevée portée à la composition des ingrédients et à leur impact sur la santé.

Parmi un choix de propositions sur les éléments jouant un rôle dans leurs décisions d’achats alimentaires, les sondés choisissent en premier (à 43%) «l’impact des ingrédients sur mon alimentation, ma santé.» La deuxième proposition choisie est «la rémunération des agriculteurs/producteurs/éleveurs» (par 25%). Lors d’un achat alimentaire, les Français font leur choix en prêtant toujours particulièrement attention à «l’absence de pesticides» (sic) (47%) et d’OGM (38%), ainsi qu’à la «fabrication en France» (42%).

«Mieux manger»

L’institut de sondage relève également «une sensibilité à l’égard de la filière agricole qui reste forte dans un contexte de crise sanitaire.» 87% des personnes interrogées se disent ainsi «préoccupées» (dont 28% «très préoccupées») «concernant les conditions de vie et de travail des agriculteurs.»
D’après l’enquête, les Français sont majoritairement conscients des investissements des agriculteurs dans la modernisation, l’engagement envers les consommateurs, et la production de produits bio et plus respectueux de l’environnement. 81% d’entre eux, par exemple, estiment qu’ils investissent «en faveur de la transition écologique de leur production.»

Pour répondre à cette tendance, l’ANIA s’est fixée pour ambition «d’atteindre la souveraineté alimentaire globale par la valorisation du savoir-faire local», a expliqué son président Richard Girardot. Un objectif néanmoins soumis à deux préalables : l’amélioration de la compétitivité «grâce à des investissements productifs dans l’innovation, la digitalisation, le développement durable, les ressources humaines» d’une part, et d’autre part l’assurance de «la loyauté des relations commerciales», a détaillé l’association.

Or, en matière d’investissements, l’industrie alimentaire est en panne, déplore l’ANIA. Ceux-ci seraient en baisse de 8% cette année par rapport à 2019 et les deux tiers des projets auraient été annulés du fait de la Covid-19. Or les besoins sont très importants. Dans le seul domaine de la digitalisation (traçabilité, information et transparence), les besoins s’élèvent à environ 3 milliards d’euros, estime l’ANIA qui souligne les espoirs soulevés par la plateforme NumAlim et sa base CodeOnline Food qui rassemble déjà 2.500 entreprises et plus de 32.000 produits.

Du côté des relations commerciales, un rééquilibrage reste encore à trouver, note l’ANIA. Les industriels de l’alimentaire déplorent un retour de la guerre des prix cette année. L’évolution des prix dans le secteur est orientée à la baisse, à la différence du reste de l’économie française. «On constate 0,2% de déflation depuis trois mois» dans le secteur.

1. Enquête réalisée en ligne du 16 au 17 septembre sur un échantillon de 1.046 personnes âgée de 15 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région.

 

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