Publié le 03/12/2020 à 07h48 /

Depuis ses origines béarnaises, le linge basque tisse sa notoriété

// Ce vendredi 13 novembre a porté chance aux Pyrénées-Atlantiques. En effet, l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) a homologué, ce jour-là, l’indication géographique au linge basque. Nappes, serviettes et autres linges de ménage aux rayures iconiques dans tout le sud de l’Adour sont, désormais, protégés des contrefaçons.

Dans tout le Sud-Ouest et bien au-delà, la notoriété et la robustesse de la toile emblématique aux rayures si caractéristiques ne sont plus à démontrer.

Décliné aujourd’hui en linge de table, d’office, d’ameublement, de mouchoirs voire de toile à sandales, le linge basque tire son origine et sa tradition de la culture du lin présente historiquement dans tout le bassin de l’Adour. Cette présence a favorisé l’émergence d’une activité de tissage, notamment destinée à un usage agricole avec la «mante à bœuf», cette toile épaisse qui servait à protéger les animaux des insectes. La production de chaque ferme se différenciait par son jeu de bandes, souvent sur un fond uni en lin naturel.

Au XIXe siècle et au début du XXe siècle, l’attrait pour ce linge se développe et fait évoluer la technique et son esthétique. Au tissage, le coton remplace peu à peu le lin, ce qui apporte au tissu souplesse et facilité d’entretien, atouts indispensables à cette fonction de linge d’intérieur. Les bandes se déclinent et se colorent de façon originale.

Vogue touristique

La fabrication a d’abord acquis une réputation essentiellement régionale sous l’appellation de «toiles du Béarn». Ainsi, en 1848, on recense 800 tisserands dans le canton de Coarraze, à l’est de Pau, qui achètent le fil pour tissu et qui travaillent chez eux pour fabriquer les toiles de lin. Jusqu’au XIXe siècle, les toiles du Béarn sont principalement consommées dans le Sud-Ouest.
Traditionnellement, il s’agit de la pièce à fond généralement écru ou blanc, ornée d’une ou de plusieurs bandes de couleur. Ces bandes peuvent être centrales, disposées sur les côtés, disposées en liserés ou bien en quadrille. Certains modèles peuvent combiner à la fois des rayures horizontales et des quadrilles.

Au début du XXe siècle, à la faveur de la vogue touristique, notamment sur la côte Atlantique, et du régionalisme, l’appellation «linge basque», se substitue progressivement à celle de «toiles du Béarn». Ce coup de projecteur donne un coup de fouet à cette production locale qui connaît alors une notoriété croissante au-delà de la Garonne.

Le linge basque rejoint ainsi les onze autres indications géographiques artisanales et industrielles, dont la pierre d’Arudy également des Pyrénées-Atlantiques. À la base de cette reconnaissance, il y a le Syndicat des tisseurs du linge basque d’origine. Créé en 1953 et fédérant à l’époque une quinzaine de tisserands, il réunit à ce jour les trois derniers fabricants de linge basque : Tissage Moutet (atelier situé à Orthez), Tissages Lartigue et Lartigue 1910 (ateliers situés à Bidos et Ascain). Ces entreprises familiales sont également labellisées Entreprises du Patrimoine Vivant (EPV).

B. Lalanne

 

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