Publié le 10/11/2021 à 15h43 /

De consommateurs d'électricité, les irrigants des Pyrénées-Atlantiques vont devenir producteurs

// D’ici 2025, plus de dix hectares de panneaux solaires seront installés sur les lacs d

Guy Estrade, président du GIE Gaves Adour et Thierry Muller, directeur général de TotalEnergies Renouvelable France ont signé un partenariat pour développer des centrales photovoltaïques flottantes. © Le Sillon

Voilà trois ans, le GIE Gaves Adour qui regroupe 63 ASA d’irrigation s’est lancé dans cette aventure technologique apparue dans le milieu des années 2010. Son président, Guy Estrade, rappelle que les ASA sont confrontées à la gestion et à l’entretien des retenues d’eau qui pèsent dans les budgets et à l’heure où la manne financière publique se fait de plus en plus rare, il fallait donc «trouver de nouveaux moyens de les financer afin de pérenniser l’irrigation tout en s’inscrivant dans la transition énergétique».

Pour mener à bien cette entreprise, le GIE Gaves Adour s’est attaché les services de l’université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA) qui a mené les études techniques et d’impact environnemental de telles installations. Côté financement, ce projet de centrales photovoltaïques flottantes dénommé TERA64, d’un montant de 34 millions d’euros et développé en partenariat avec le conseil départemental et la chambre d’agriculture, est une composante énergétique du programme Innopy Pyrénées qui s’inscrit lui-même dans le plan gouvernemental d’investissements d’avenir baptisé TIGA (territoire d’innovation de grande ambition).

Innovations technologiques

À l’heure où l’agrivoltaïque pose question, la technologie du photovoltaïque flottant présente plusieurs atouts. Tout d’abord, elle n’empiète pas sur les terres arables. Au contraire, elle valorise des surfaces inexploitées qui sont rarement à l’ombre. De plus, la fraîcheur de l’eau permet d’éviter la surchauffe des panneaux ce qui améliore nettement leur rendement.

La technologie développée par l’UPPA présente plusieurs innovations. Ainsi, les panneaux peuvent être orientés et inclinés de façon optimale au fil des heures et des saisons en fonction des besoins en électricité et de l’évolution du volume du plan d’eau (effet de marnage) ce qui est rarement le cas des installations en toiture. Enfin, les panneaux réduisent l’évaporation naturelle et l’échauffement de l’eau.

Usages multiples

Pour Guy Estrade, ces trois centrales photovoltaïques flottantes ne font que renforcer la vocation multi-usages de ces ouvrages privés et conçus initialement pour l’irrigation mais dont profitent promeneurs, pêcheurs et autres adeptes de loisirs aquatiques. Le président du GIE Gaves Adour tient à rassurer tous ces derniers, puisque les panneaux photovoltaïques couvriront au plus 20% des plans d’eau.

Quant à TotalEnergies qui a récemment réorienté sa stratégie comme un producteur multi-énergies, cette collaboration en terre béarnaise envoie un signal fort à l’heure de la COP26 et de la transition énergétique. En effet, l’ex-compagnie pétrolière ambitionne d’intégrer, d’ici 2030, le top 5 mondial des énergies renouvelables.

Benoît Lalanne

 

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