«Je devais avoir 5 ou 6 ans quand j’ai vu mon premier tue-cochon, se rappelle Cyrille Vidal. C’était à Bougue (Landes), au Pesqué, chez mamie Élise et papi Roger. Le père Laulon arrivait du fond de la porcherie avec le cochon pour le rapprocher de la maie où l’attendaient les hommes. J’avais voulu moi aussi aider à tenir l’animal, mais on m’avait répondu “tu es trop petit, l’année prochaine, tu lui tiendras la queue”…».

Jadis, le sacrifice du cochon était l’un des moments forts du calendrier paysan, l’une des fêtes les plus courues de l’année. Elle réunissait à la ferme les voisins et les amis pour plusieurs jours de travail et de réjouissances. «La pelère était surtout une parenthèse d’abondance dans une vie de privations et le moyen, pour une famille, d’assurer sa subsistance jusqu’à l’année suivante» rapporte le MOF 2015 et 2019.

Un moment de partage

Pendant 25 ans, un peu partout en Gascogne, il a immortalisé ces scènes où se côtoient rires et tensions, douceur et violence, labeur et réjouissances. Au fil de ses clichés, il livre un témoignage puissant de la vie rurale d’antan, faite de solidarité, d’amitié, et de savoir-faire. Un témoignage enrichi de mille anecdotes, proverbes et recettes autour de la pelère, glanées par Sylvain Lapique, journaliste landais. “Jours de Pelère” fera remonter chez beaucoup des souvenirs d’enfance, de l’impérissable cri du cochon à ces moments de fête et de partage tout aussi mémorables.

G. Delahaye