La MSA s’implique dans la reconquête de la souveraineté alimentaire
// Les 4 et 5 novembre, la caisse Sud-Aquitaine a accueilli à Biarritz, l’édition 2021 des Journées nationales de la Mutualité sociale agricole.
Lors du premier confinement, le monde agricole a démontré sa capacité à continuer à produire. Depuis, la reconquête de la souveraineté alimentaire est redevenue un credo. Cette thématique particulièrement d’actualité est donc «un thème qui nous parle» a affirmé Chantal Gonthier, la présidente de la MSA Sud Aquitaine en ouverture des journées nationales qui ont réuni à Biarritz quelque 400 représentants des caisses régionales et de la Caisse centrale, ainsi que les partenaires locaux et nationaux.
L’enjeu du bien manger…
L’enjeu premier est de permettre à tous les consommateurs l’accès à une alimentation saine, durable et locale. Un enjeu réaffirmé par le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Julien Denormandie, lors de son intervention vidéo.
Pour profiter pleinement des vertus d’une alimentation de qualité, il importe que les consommateurs eux-mêmes en connaissent les bienfaits. D’où l’intérêt d’une sensibilisation aux bonnes pratiques alimentaires. Les docteurs Jean-Michel Lecerf, chef du service nutrition à l’Institut Pasteur de Lille et Christian Pougel, médecin-conseil chef à la MSA Sud Aquitaine, livraient en la matière les recettes d’une nutrition équilibrée.
L’agriculture se doit de s’adapter aux nouvelles attentes des consommateurs. Sa mission première et originelle de nourrir le monde reste bien évidemment inchangée mais les conditions de production se doivent de répondre à de nouvelles attentes sociétales et environnementales. D’où la nécessité d’accélérer l’engagement des agriculteurs dans la transition agroécologique, insistait l’ex P.-D.G. de l’INRAE, membre du Haut Conseil pour le Climat, Marion Guillou.
Le processus est d’ores et déjà bien engagé. De multiples initiatives démontrent que les agriculteurs sont prêts à relever ce défi. Reste à poursuivre dans cette voie et informer consommateurs et citoyens sur les efforts réalisés dans les champs ou les élevages. C’est tout le sens de l’action de l’association #agridemain. Son président, Guillaume Lefort, citait les actions menées pour donner un reflet de l’agriculture plus fidèle avec la réalité que celui véhiculé par certains clichés.
Laurence d’Aldéguier, présidente de la MSA Midi-Pyrénées Sud et Alexandre Bera, administrateur de la MSA Gironde rappelaient que l’institution mutualiste est, elle aussi, impliquée dans l’accompagnement des agriculteurs dans cette mutation. Une mutation qui concerne au premier chef les jeunes. D’où l’enjeu du renouvellement des générations. Mais, condition sine qua non pour susciter des vocations, la nécessaire perspective d’un revenu décent se conjugue de plus en plus avec l’aspiration avec des conditions de travail, d’horaires et de vie sociale comparables aux autres carrières professionnelles.
Jeunes générations
Parmi les constats effectués, il faut noter que 60% des nouveaux installés ne passent pas par le parcours aidé. Afin d’améliorer la proportion de bénéficiaires de la DJA (dotation jeune agriculteur), les intervenants ont plaidé pour une simplification du parcours d’installation et une coordination accrue des organisations en charge du dossier.
Message reçu, concluait Pascal Cormery. Le président national faisait siennes les pistes évoquées durant les deux journées. Mais plusieurs conditions sont indispensables pour permettre aux agriculteurs et à leurs partenaires d’assurer leurs missions respectives. Il faut notamment que, dans ses dispositifs d’accompagnement, «le politique accepte que l’agriculture, c’est du temps long terme…». Il importe aussi de ramener le cœur de la production agricole sur le territoire et que les producteurs français puissent rivaliser avec leurs homologues d’autres pays où les contraintes sanitaires et réglementaires sont moindres.
Missions légitimes
En partenariat avec les autres acteurs concernés, la MSA entend continuer son rôle «de facilitateur et d’accompagnateur» des candidats à l’installation, des agriculteurs et des salariés. De son côté, Thierry Manten, premier vice-président de la Caisse nationale insistait sur l’importance de la politique salariale et des conditions de travail, deux enjeux majeurs pour faire face aux difficultés de recrutement de main-d’œuvre.
En «informant, accompagnant, échangeant», le directeur général de la Caisse centrale, François-Emmanuel Blanc, notamment dans le cadre du Plan MSA 2025, souligne que l’institution mutualiste spécifique au monde agricole «est légitime pour assumer ces missions…».
Guy Mimbielle