Publié le 14/12/2021 à 16h42 /

Les entrepreneurs de travaux agricoles face à la surchauffe économique

// L’augmentation de 40% du prix du gazole non routier et de 20% des montants des matériels agricoles grève les comptes de résultat des entrepreneurs du territoire.

Pénurie de main-d’œuvre, hausse du gazole non routier et des prix des matériels : les entrepreneurs des travaux du territoire sont confrontés à une avalanche de difficultés.

Démunies face à la vigueur de la reprise de l’économie française et mondiale ! C’est dans cet état d’esprit que les 21.000 entreprises de travaux agricoles de la Fédération nationale des entrepreneurs du territoire (FNEDT) ont abordé la rentrée 2021. Face à l’augmentation de 40% du gasoil non routier (GNR), la Fédération demande au gouvernement le remboursement anticipé de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) collectée (15 c/litre) dès le début de l’année prochaine.

«Aujourd’hui, avec le rebond de l’activité économique qui alimente la flambée des prix du pétrole, de l’acier, le prix du GNR est proche de 1,05 € le litre, contre 0,75 € au début de l’année 2021», souligne Gérard Napias, président du syndicat. Les entreprises ne veulent plus faire de l’avance de trésorerie à l’État et attendre chaque année, le mois de mai, pour être remboursées. La hausse du GNR accroît de 13% à 15% les coûts des prestations.

Des coûts qu’il est difficile de répercuter sur les factures si les devis ont été négociés de nombreux mois auparavant. «Comme l’a mis en évidence le rapport du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER), sur les charges de mécanisation des exploitations agricoles publié le 13 septembre 2021, les gains de productivité sont sans cesse rognés par la hausse du prix de vente et d’entretien des machines agricoles et forestières», déplore la FNEDT.

Pénurie de main-d’œuvre

D’autre part, l’augmentation de 80% du prix de l’acier renchérit de 15% à 20% le prix des matériels agricoles. De plus, le manque de pièces allonge les délais de fabrication et de livraison des machines de plusieurs mois. À tout cela, s’ajoute la pénurie de main-d’œuvre qui entrave aussi la bonne marche des entreprises. Elle les conduit parfois à renoncer à prendre des marchés. Dans certaines régions, les effectifs de salariés des entreprises baissent car les sociétés ne parviennent pas à recruter.

En ne pouvant plus bénéficier du dispositif d’exonération des charges patronales pour l’emploi de travailleurs occasionnels demandeurs d’emploi (TODE) réservé aux emplois rémunérés moins de 1,3 smic, les coûts salariaux augmentent de 8% aux dépens de la rémunération des ouvriers. Or, le secteur des travaux agricoles souffre d’un déficit d’attractivité important.

Chaque année, les besoins en main-d’œuvre sont de 8.000 à 9.000 personnes. «Pour faire face aux difficultés, la FNEDT poursuit les actions visant à favoriser le recrutement», explique Gérard Napias. Et ses cycles de formation (conducteur de travaux en entrepreneurs de travaux agricoles) rencontrent un vif succès.

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