Anouilhas : l’IPHB cherche un interlocuteur à la Dreal
// La desserte de l’estive d’Anouilhas qui pourrait être rapidement réalisée devient un enjeu pour maintenir un pastoralisme vivant dans cette zone au-dessus des Eaux-Bonnes qui comprend deux cabanes fromagères. Encore faudrait-il que l’administration veuille bien examiner le projet qui suivrait en grande partie le sentier existant afin de limiter l’impact environnemental.
Parmi les nombreux sujets à l’ordre du jour du dernier conseil de gestion patrimoniale (CGP) de l’Institution patrimoniale du Haut-Béarn du 7 décembre, il fut question du projet de desserte de l’estive d’Anouilhas. Sur la totalité du territoire couvert par l’IPHB, on dénombre 72 estives accessibles uniquement à pied. «Nous sommes bien conscients qu’il faut améliorer cela et notre volonté est d’axer nos efforts en ce sens», estime Didier Hervé, directeur de l’Institution.
Si rendre accessible de façon motorisée ces estives concernées dans un délai relativement bref n’est évidemment pas possible, l’accès de certaines peut l’être rapidement. C’est le cas de la desserte d’Anouilhas, via une mini-piste d’une largeur moyenne d’1,50 m sur une distance d’environ 4,5 km. Sur ce secteur, qui nécessite actuellement 1h30 de marche pour y accéder, on trouve sept familles d’éleveurs et leurs salariés, deux cabanes fromagères : Lou Boucau occupée par trois bergers mais aussi Pouey, la plus éloignée et occupée par toute une famille avec enfants.
«Techniquement deux projets sont possibles, un par la voie nord, l’autre par le sud, permettant de conserver l’activité pastorale», reprend Didier Hervé, qui annonce : «Viser l’excellence aussi bien pour les bergers que pour l’environnement» dans la réalisation de l’action. Dans cet objectif, le projet porté par la commission syndicale du Bas-Ossau avec l’assistance de l’IPHB et de la Cellule pastorale 64, a déjà fait l’objet d’une réunion avec les services pastoraux pour juger de son opportunité.
La sous-préfète sollicitée
Par ailleurs, une étude de faisabilité par rapport au volet environnemental a été menée par le bureau d’études Amidev, afin de relever tous les enjeux liés. Les études ont démontré que des deux projets concernant Anouilhas, celui du sud impacterait le moins l’environnement : il serait réalisable sans entrer en forêt et éviterait en outre les zones humides et sensibles sur le plan botanique. En outre, le tracé se situant en grande partie sur un sentier existant permettrait de limiter le coût de la réalisation du projet.
Reste à présent à effectuer les dernières démarches administratives. La commission environnementale et la CGP ayant exprimé un avis favorable, reste à connaître la position de la Dreal (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement, du logement). Désireux de faire rapidement aboutir ce projet, l’objectif étant de pouvoir en programmer le financement dès le printemps 2022, l’IPHB a sollicité la sous-préfète d’Oloron-Sainte-Marie afin qu’elle lui communique un interlocuteur auprès de l’administration concernée.
«Pour pouvoir bien exposer tous les aspects d’un projet et ainsi le porter au mieux, il est primordial de pouvoir engager une concertation», conclut le directeur de l’Institution patrimoniale. Anouilhas connaissant une évolution croissante du cheptel présent depuis ces dernières années, le temps presse.
F. Borowczyk