Publié le 22/12/2021 à 15h31 /

L’écobuage officiellement reconnu et pérennisé dans les Pyrénées-Atlantiques

// La signature du plan départemental d’écobuage entre les élus, le préfet et la chambre d’agriculture constituait le fait marquant de l’assemblée plénière de l’Association départementale des élus de la montagne (ADEM) qui s’est tenue le samedi 18 décembre, à la mairie de Lanne-en-Barétous.

Le président de l’ADEM Jean Lassalle s’est félicité de la signature de ce document et de l’engagement des services de l’État, notamment du préfet Éric Spitz.

Unique en son genre, ce plan départemental est une forme de contractualisation qui fixe les règles et l’organisation de l’écobuage dans le département des Pyrénées-Atlantiques. Sa rédaction est l’aboutissement d’un long processus de professionnalisation de cette pratique et de mise en responsabilité des élus et des équipes d’agriculteurs-éleveurs qui écobuent.

Le président de l’ADEM, Jean Lassalle, s’est félicité de la signature de ce document et de l’engagement des services de l’État et de l’engagement personnel du préfet Éric Spitz en tout premier lieu. «Cet accord va nous permettre de pérenniser l’organisation de l’écobuage entre les différents acteurs locaux, élus, agriculteurs, services forestiers, services de secours et de gendarmerie.» En effet, cette décision entérine le devenir de la pratique en la faisant pleinement reconnaître par l’État.

Fidèle à son personnage, le député et ancien maire de Lourdios-Ichère a évoqué, sous forme assez imagée, l’émergence des préoccupations sociétales, relative aux enjeux environnementaux et de santé publique, et la remise en question de l’écobuage par certaines associations.

Organisation contrôlée

Pour rappel, c’est sous l’autorité des maires que les commissions locales d’écobuage (CLE), clés de voûte du plan, organisent les chantiers, leur sécurisation, la coordination avec les services publics compétents. Depuis toujours, la gestion des écobuages est une préoccupation majeure de l’ADEM, comme l’a souligné Jacques Marquèze, maire d’Urdos et animateur de la commission écobuage.

Jusqu’à ce jour, les écobuages sont régis par l’arrêté préfectoral de 2012 et le PDPFCI (plan départemental de protection des forêts contre l’incendie) lié au Code forestier. Mais ils doivent aussi respecter un ensemble de règlements liés aux espaces protégés (N2000, PNP, espèces protégées), à la qualité de l’air (norme de pollution, schéma régional qualité air énergie). Un mille feuille réglementaire difficile à interpréter, ne prenant pas en compte le niveau d’organisation et d’expertise développé dans les Pyrénées-Atlantiques, entre la cellule d’expertise, le comité de pilotage et les CLE. Sur 130 communes concernées, 101 communes se sont dotées de cet outil de gouvernance de l’écobuage.

Des effets bénéfiques reconnus et validés

En réponse aux détracteurs de cette pratique ancestrale, les organisations techniques ont mobilisé les scientifiques au cours de ces 10 dernières années. Des études qui ont porté à la fois sur la description physique des feux, et à leur impact sur les sols, la faune (arthropodes) et la flore, en mettant en évidence la régénération végétale après brûlage, tant du point de vue de la diversité des espèces que de la qualité de la ressource fourragère ou des dynamiques d’évolution des différents types de broussailles. Sans oublier la question centrale du maintien ou pas de l’ouverture des milieux, de la diversité des écosystèmes, du contrôle de certains nuisibles, tels les sangliers…

Bernard Layre, président de la chambre d’agriculture, a salué le travail collaboratif mené avec l’ADEM et ses partenaires et exprimer toute sa satisfaction de le voir se concrétiser à travers ce DE. «C’est essentiel pour maintenir l’économie agricole de la montagne… Ce nouveau cadre va permettre de pérenniser cette pratique, importante pour maintenir un milieu ouvert et sécurisé par rapport aux risques d’incendies, aux prédateurs, de respect et protection de la biodiversité».

Le préfet Éric Spitz demeurait également très enthousiaste. Cette signature doit permettre de «cranter» le dispositif, de l’inscrire durablement dans le futur, indépendamment des personnes. S’il existe déjà un document, le PDPFCI du Code forestier, «le PDE va remettre les élus au cœur du système, en pleine responsabilité.» Dans le même temps, rajoute-t-il, «il faudra être plus ferme avec les incendiaires, et des consignes seront données aux gendarmeries dans ce sens.»

Jean-Marc Arranz

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