Publié le 31/01/2022 à 15h36 /

La consommation de fruits et légumes bio dévisse

// En conférence de presse de rentrée le 18 janvier, l’interprofession des fruits et légumes frais a pointé «un vrai décrochage» de la consommation de fruits et légumes bio. «Cette année, le recul à fin octobre, d’après les chiffres de FranceAgriMer, est de l’ordre de 10% en volume, ce qui est considérable», a indiqué le président d’Interfel Laurent Grandin.

La hausse de la consommation des produits bio durant le confinement ne restera pour l’heure qu’un feu de paille… La profession va tenter de «soutenir la consommation» avec des actions de communication.

En 2021, la consommation de fruits et légumes bio a baissé de 11% par rapport à 2020 et de 6% par rapport à la moyenne 2016-2018, soit un repli de 1% par rapport à la moyenne d’avant crise (2017-2019), a complété l’interprofession. De plus, la taille de clientèle «stagne» en demeurant «proche» de la moyenne triennale, «après une hausse uniquement sur les périodes de confinement en 2020», signale Interfel.

Pour Laurent Grandin, ce repli s’explique par une diminution de la demande de la part de la classe moyenne, qui consacre ses ressources à d’autres postes budgétaires vu la flambée des prix de l’énergie notamment. «Historiquement, le marché s’est construit autour des aficionados de la bio : plutôt les CSP+ […] La partie qui avait été gagnée sur les classes moyennes s’est rétrécie, et aujourd’hui on ne voit pas qu’elle puisse se redresser facilement», a expliqué le président de l’interprofession.

Problème d’identité

Face à cela, Interfel œuvrera en 2022 à «soutenir la consommation» via trois actions de communication. La première, transversale à toutes les filières agricoles, est organisée par l’Agence bio, a rappelé Laurent Grandin. En complément, l’interprofession va engager «une communication spécifique» pour «essayer d’endiguer ce recul» de l’attrait des consommateurs pour les fruits et légumes bio. Cette campagne devrait être lancée dès février. «Ce n’est pas juste une question de prix, c’est aussi une question de contenus : il y a un problème d’identité de la bio qui doit répondre aux enjeux sociétaux (local, sans pesticides) […] qui aujourd’hui interpellent le consommateur.»

La troisième action vise à sensibiliser les professionnels de la distribution, de la production et de la mise en marché à l’intérêt du bio et à développer l’offre et la consommation de produits bio en restauration collective.

Cette initiative sera conduite en partenariat avec l’interprofession laitière (Cniel) dans le cadre d’un programme européen sur la période 2022-2024. Ce programme débutera le 1er février et est doté d’un budget annuel de 600.000 € (dont 420.000 € apportés par l’UE), précise le Cniel.

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