Les gelées printanières s’invitent à l’assemblée générale de Groupama
// Le dossier climatique a été largement évoqué par les responsables de la fédération départementale des Pyrénées-Atlantiques.
Les gelées qui ont affecté vignes et vergers en ce début avril rappellent une nouvelle fois que l’agriculture reste l’une des activités économiques les plus exposées aux aléas. Fort logiquement, ce dossier climatique a été l’un des thèmes majeurs évoqués le lundi 4 avril à Pau, lors de l’assemblée générale de la fédération départementale des Pyrénées-Atlantiques de Groupama d’Oc. Présidée par Alex Casteret, la rencontre a permis de replacer cette douloureuse actualité dans le cadre des actions mises en œuvre en matière de gestion et de prévention de tels risques.
Groupama est ainsi partenaire de la société Predict Service qui aide communes, entreprises et particuliers «à prendre les bonnes décisions et permettre plus d’efficacité avant, pendant et après l’événement», précise son président Alix Roumagnac. Cette entreprise propose un dispositif de prévention, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, afin de faire face à certains événements d’importance et à leurs conséquences (inondation notamment).
Retenu à Montpellier pour cause de Covid, Alix Roumagnac expliquait par visioconférence que le dispositif a été instauré en 2006 suite aux événements climatiques extrêmes de 2002 auxquels ont été confrontées certaines communes du sud de la France. Depuis, le concept a été déployé pour plus de 25.000 villes en France, plus de 10 millions de particuliers bénéficient des avertissements.
Partenaires face aux aléas
En partenariat avec les chambres d’agriculture (notamment de l’Hérault et de la Gironde) et avec Groupama, une déclinaison agricole du service a été mise en place afin d’assister les agriculteurs confrontés à différents aléas (canicule, grand froid…). De tels phénomènes existaient certes par le passé mais ils vont se multiplier, notamment du fait d’hivers doux, avertit Alix Roumagnac. C’est pourquoi, «il ne faut plus parler du dérèglement climatique au futur : c’est déjà une réalité. Nous en vivons aujourd’hui les premiers effets, les choses vont s’aggraver et s’accélérer…»
Il en est ainsi des fortes gelées de ce début d’avril, dont les causes sont identiques à celles observées l’an dernier à pareille époque. À savoir un air très froid en provenance directe du Pôle Nord poussé par les remontées d’air chaud de l’Atlantique. Selon le prévisionniste, il est donc indispensable de s’adapter pour limiter les effets de ces phénomènes récurrents mais aussi de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Sur ce point, «nous avons le destin du climat entre nos mains…»
Une réforme attendue
L’autre dossier climatique évoqué lors de cette rencontre est la réforme de la gestion des risques climatiques en agriculture. Adoptée le 2 mars dernier par le Parlement, cette réforme entrera en application en 2023. Elle vise à encourager fortement les agriculteurs à souscrire une assurance. 600 millions d’euros annuels d’argent public seront mobilisés pour aider à la mise en place de cette réforme, confirme Jean-Yves Dagès.
Le président national de Groupama — qui s’est beaucoup investi dans ce dossier — rappelait aussi que le nouveau dispositif prévoit un régime d’indemnisation en trois niveaux. Le premier (pour une sinistralité inférieure à 20%) dépend de l’agriculteur lui-même. Le second - entre 20 et 50% de sinistralité - incombe à l’assureur.
Quant au troisième niveau (au-delà de 50% de sinistralité), il est du ressort de l’État et de la solidarité nationale. Celle-ci interviendra notamment grâce à un fonds des calamités agricoles rénové, permettant des indemnisations beaucoup plus rapides que par le passé, espère Jean-Yves Dagès.
G. Mimbielle