MétA, une plateforme pour le développement de la méthanisation agricole
// Un double évènement a marqué l’agrosite de Montardon le venderdi 15 avril. D’une part, le plateau technique de l’Apesa (Association pour l’environnement et la sécurité en Aquitaine) a été inauguré et, dans la foulée, la première pierre de l’unité expérimentale de méthanisation agricole de la station de recherche d’Arvalis a été posée.
Sur le site de Montardon, l’Apesa et Arvalis associent ainsi les compétences de leurs 50 salariés — 35 pour Arvalis et 15 à l’Apesa — pour accompagner le développement rapide de la méthanisation agricole, une des alternatives au gaz fossile, en créant MétA-plateforme.
Ce projet MétA est né du besoin de développement de l’Apesa, centre technologique de référence en matière de méthanisation depuis plus de 15 ans. Un besoin qui croisait la volonté de l’AGPM et d’Arvalis. La première souhaitait que la station d’excellence de la maïsiculture, propriété et siège social de l’AGPM, puisse se doter d’une plate-forme d’excellence en matière de méthanisation ; la seconde souhaitait construire un démonstrateur de méthanisation.
Dans son intervention, Daniel Peyraube, vice-président d’Arvalis et président de l’AGPM, saluait «un site qui sera à même de proposer des solutions d’avenir qui ne seront pas qu’agricoles et où on inaugure le monde rural de demain». Des propos prolongés par Bernard Uthurry qui voyait «une perspective du futur énergétique et écologique qui s’inscrit pleinement dans la feuille de route régionale du projet Néo Terra.»
Multipartenaires
Ce nouveau pôle de compétence sur la méthanisation agricole regroupera deux outils innovants dédiés à la R&D, à la démonstration et à la formation en matière de méthanisation. D’une part, le nouveau plateau technique de 1.000 m2 de l’Apesa, regroupant laboratoires et plateforme expérimentale dédiés à la R&D sur la valorisation de la biomasse, des déchets et des effluents à l’échelle laboratoire et à l’échelle pilote. D’autre part, l’unité expérimentale de méthanisation d’Arvalis de 10.000 m2 et 150 m3, dédiée à la R&D sur les implications agronomiques et technico-économiques de la méthanisation agricole à une échelle préindustrielle.
MétA appuiera son action sur quatre axes : démonstration, formation et sensibilisation de futurs porteurs de projets ; diffusion de l’information dans le monde agricole via les partenaires et réseaux spécifiques ; conduite de programme R&D appliquée sur la méthanisation ; possibilités pour les industriels de tester de nouvelles briques technologiques, (éléments d’un produit ou d’un processus qui disposent d’une propriété spécifique et qui deviennent communs à plusieurs autres développements).
Référence au niveau de la Nouvelle-Aquitaine et au-delà, ce pôle de compétence, dans l’innovation pour la valorisation énergétique de la biomasse, le stockage du carbone et la bio-économie, a déjà développé des liens forts avec des acteurs du territoire que ce soit de la recherche (Université de Pau et des Pays de l’Adour), de la formation (Agro Campus de Pau-Montardon) ou de l’industrie intéressée par le biogaz comme GRDF. Des partenaires qui lors de leurs interventions dans l’amphithéâtre de l’agropole affichaient, chacun dans son domaine, leur intérêt et leur implication dans la dynamique de la réussite de MétA plateforme.
Cette réalisation s’appuiera également sur les compétences en sciences humaines de l’Apesa pour accompagner l’acceptabilité et l’appropriation sociétale du développement de la méthanisation. Très heureux de voir cette dynamique forte se concrétiser à travers un site commun mais surtout dans les relations entre des personnes issues de milieux variés, Benoît de Guillebon, président de l’Apesa, décrit «un ensemble au service de la méthanisation et globalement au service de la résilience, et j’aime beaucoup ce mot, des territoires et des exploitations agricoles.»
Et de conclure : «La méthanisation c’est à la fois du gaz pour les territoires et pour les exploitations agricoles c’est la possibilité de produire de l’énergie, de percevoir des revenus différents et d’avoir des fertilisants qui remplaceront peut-être un jour les engrais chimiques ou les engrais utilisant le pétrole.»
Gilbert Delahaye