Publié le 12/06/2019 à 09h18 /

2018, nouvelle année record pour l’agriculture biologique

// Continuant sur la lancée des années précédentes, l’agriculture biologique française a poursuivi sa croissance en 2018, avec une surface agricole utile en progression de +17% et 5.000 producteurs bio supplémentaires, permettant de répondre aux besoins de la consommation intérieure, un marché qui a atteint 9,7 milliards d’euros en 2018.

«Les agriculteurs français ont relevé le défi de la demande», s’est félicité Philippe Henry, le tout nouveau président de l’Agence Bio.

En 2018, la surface agricole utile (SAU) française engagée en agriculture biologique a dépassé les 2 millions d’hectares, passant de 6,5% de la SAU totale en 2017 à 7,5% en 2018, soit une progression de +17%, a indiqué Philippe Henry, exploitant en agriculture biologique et nouveau président de l’Agence bio, lors de la présentation des chiffres annuels de la filière bio le 4 juin.

Ce rythme est supérieur à celui enregistré entre 2016 et 2017, ce qui s’explique en partie par le dynamisme des conversions en grandes cultures (+31% entre 2017 et 2018). Trois autres secteurs tirent également cette croissance : les légumes, les fruits et la vigne (respectivement +24%, +20%, et +20%).

Une croissance qui devrait se maintenir

Les surfaces en première année de conversion augmentent de +31%, dépassant les 268.000 ha. Aujourd’hui, 9,5% des exploitations françaises sont certifiées bio, avec une hausse de +13% du nombre de producteurs bio en 2018, soit 5.000 agriculteurs. Les surfaces certifiées en bio devraient continuer à progresser de l’ordre de 250.000 à 300.000 ha par an dans les prochaines années, estime l’Agence Bio.

«La conversion des élevages est également en plein essor», ajoute Philippe Henry, avec une dynamique notable pour les monogastriques : +31,3% pour les poules pondeuses bio. Cette évolution a peut-être été dopée par la grippe aviaire de 2017 et les vides sanitaires qu’elle a entraînés. Concernant la production porcine qui accuse un retard important à combler, la progression est de +20% pour les truies.
Du côté des ruminants, les brebis laitières, vaches laitières et chèvres progressent de +20%, +14% et +15%, mais la progression est moindre pour les brebis et vaches allaitantes (+6% et +8%).

Enfin, si 60% des exploitations et des surfaces en bio se situent dans quatre régions, l’Occitanie, la Nouvelle-Aquitaine, Auvergne-Rhône-Alpes et Pays de la Loire, la hausse des surfaces conduites en bio se maintient ou se renforce dans l’ensemble des régions.

Une production tirée par le marché intérieur

L’essor de la consommation de produits biologiques tire en effet la production française. En 2018, le bio représente 5% des achats alimentaires des ménages. En ajoutant les achats de la restauration hors domicile (555 millions d’euros HT), on atteint une valeur totale de 9,7 milliards d’euros, soit une croissance de 15,7% par rapport à 2017.

Cette croissance profite à la grande distribution qui pèse pour 49% dans la distribution de produits bios, devant les magasins spécialisés (34%), et la vente directe (12%). À noter que le développement est harmonieux puisque l’ensemble des familles de produits connaît une croissance à deux chiffres.

Contrairement à ce qui pouvait être redouté, la montée en puissance de la consommation de produits biologiques n’a pas tiré les importations : tout comme en 2017, en 2018, la part des produits bio consommés en France et produits sur le territoire national est de 69%. Les importations répondent à une demande en produits qui ne peuvent pas être cultivés en France, comme le café, les agrumes, etc. et pour lesquels les besoins sont importants.

Les exportations se développent également, toujours tirées par le vin. À l’échelle de l’Union européenne, le poids de la France est également important, puisqu’elle constitue le deuxième marché pour les produits biologiques (derrière l’Allemagne), et le troisième producteur derrière l’Italie et l’Espagne.

 

 

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